L’eRallye de Monaco passera par Aups et Draguignan
Le départ du deuxième rallye ouvert aux véhicules alimentés 100 % à l’électrique ou à l’hydrogène a eu lieu hier. Les concurrents, qui avaleront 1000 km, rejoignent Monaco en passant par le Var
Il y a la vitesse, la régularité, la compétition, la technologie… mais pas de bruit. Voilà résumé l’eRallye dont la deuxième édition s’est élancée hier de Fontainebleau (Seine-et-Marne) pour rouler un millier de kilomètres à travers la France jusqu’à Monaco, en passant Aups et Draguignan. Un rallye « propre et respectueux », promet Christian Tornatore, à l’oeuvre pour cette deuxième édition. « Nous sommes toujours dans la tradition du club: de l’innovation, de la création et de l’anticipation », ajoute le commissaire général de l’Automobile club de Monaco, qui mise beaucoup sur cette épreuve écolo, le pendant du Monaco ePrix. En 1995 déjà, avec l’arrivée des premiers véhicules électriques – nés comme une réponse des constructeurs à la flambée des prix du pétrole – l’ACM avait réagi avec un rallye des véhicules électriques. Devenu rallye Monte-Carlo fuel cell & hybrids en 2005, puis rallye Monte-Carlo des véhicules à énergie alternative et rallye Zenn en 2012. Et eRallye, pour une deuxième édition.
Trente-huit équipages
Sur la ligne de départ, à Fontainebleau: 38 équipages propres, trente-deux roulant à l’électrique et six à l’hydrogène. Une nuance qui influence la logistique. Dans un rallye pareil, le nerf de la guerre, c’est l’énergie. Pour recharger trente-deux voitures entre les étapes, les concurrents ont dû repérer à l’avance où pouvoir se brancher – il faut six heures pour recharger à fond une batterie. À Fontainebleau, Onet-le-Chateau (Aveyron) et Monaco, l’ACM fournira un équipement pour recharger par vague les voitures. Le reste du parcours, ce sera aux pilotes et copilotes de faire les bons choix. Pour les six véhicules à hydrogène, la donne n’est pas la même. La pénurie de « pompe » à hydrogène sur le territoire français a conduit les organisateurs à prévoir une station ambulante pour abreuver de ce gaz les véhicules engagés. « C’est un gros défi, continue Christian Tornatore, difficile à mettre en place. » Mais l’ACM mise sur cette énergie alternative. « Les participants sont des amoureux de la voiture moderne, touchés par l’écologie. Et attirés aussi par des épreuves de rallye pour montrer que c’est faisable aussi avec des voitures électriques, qui ne font pas de bruit. » Et même si l’eRallye s’inscrit dans le championnat des énergies renouvelables et électriques (Énec) de la Fédération internationale de l’automobile, il peine à séduire en masse les professionnels. Dans les starting-blocks, faisant figure de favoris : Nicola Ventura, champion Énec 2016, Fuzzy Kofler (2014 et 2015), et Artur Prusak, vainqueur du premier eRallye.
Un « evillage » à Monaco
Mais aussi le maire de Monaco sur Toyota Mirai, avec trois de ses adjoints, un équipage du palais princier composé de Philippe Rebaudengo et Claude Mas, au volant d’une Renault Zoé. Le modèle du constructeur français sera le plus représenté sur la grille de départ (dix Zoé engagées) avec la eGolf de Volkswagen, la Soul de Kia, la Leaf de Nissan et les modèles sportifs de Tesla. Un parc automobile zéro émission est à découvrir aussi en marge de la course. Pour cette deuxième édition, le point de concentration à Monaco sera le chapiteau de Fontvieille où un « evillage », avec des animations pour le public, sera en place samedi pour accueillir les concurrents. Et pour recharger les batteries avant la nuit au Turini…