Var-Matin (Grand Toulon)

La presse française est tranquille”

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La crise, non ! (sourire en coin) On a perdu quelques matchs... Contre Marseille, si nous ne prenons pas le premier but aussi vite, je suis convaincu que l’on gagne. Contre Montpellie­r, Alassane et moi avons une énorme occasion. Si je marque, on ne perd pas. La Lazio, si je marque sur l’action où je dribble le gardien mais que je frappe à côté, on ne perd pas ce match. Il faut un peu de chance, parfois. Si tu gagnes contre la Lazio, ça change tout. Si tu gagnes contre Marseille, ça change tout aussi. Ce sont les particular­ités du foot, parfois ça ne s’enchaîne pas comme tu l’imaginais.

Contre Strasbourg, on a senti une équipe en manque de confiance. Ce n’est pas un manque de confiance. Il y a beaucoup de jeunes joueurs dans cette équipe. J’entends les critiques, mais vous, les journalist­es, quand vous critiquez Nice, vous devez comprendre que vous ne vous adressez pas seulement à des Dante ou des Mario. Parce que moi, je m’en fous, ça ne m’atteint pas. Mais pour un joueur de  ou  ans, c’est difficile d’entrer sur le terrain derrière et de produire du beau jeu. Ça fait peut-être un ou deux ans qu’ils jouent à ce niveau, ils n’ont pas l’expérience d’un trentenair­e qui a joué au Real ou au Bayern. Et c’est très difficile pour un jeune joueur de ne pas se sentir considéré pour ses qualités humaines mais seulement pour ses qualités footballis­tiques.

Non, je voulais jouer contre lui, moi. J’aurais préféré qu’il soit de la partie.

Vous lui avez apporté votre soutien récemment sur Instagram à propos de l’histoire des penaltys avec Edinson Cavani. Vous êtes assez proches, non ? Vous pensez que la presse est trop dure ? Moi, je pense que la presse française est tranquille. Elle n’est pas aussi dure que la presse italienne au niveau du foot, ou que l’Angleterre sur le plan de la vie privée. Mais pour un jeune joueur de - ans, le ressenti est forcément différent.

Par exemple, vous pensez qu’on est trop sévère avec Cardinale ? Je n’ai pas vu ce qui a été écrit et dit à son sujet. Mais « Cardi », selon moi, c’est un bon gardien. Je ne le dis pas parce que c’est mon coéquipier, parce que si je pensais qu’il était mauvais je le dirais de suite. Son problème, c’est qu’il écoute trop les journaux. Il devrait aller sur le terrain en ne pensant qu’à une seule chose, ne pas prendre de

Parfois, on discute ensemble, oui. C’est une superbe personne et un phénomène footballis­tiquement parlant. Mais quand j’ai écrit ça sur Instagram, c’était simplement une blague (l’attaquant italien avait écrit que le Brésilien ne devrait même pas demander l’autorisati­on à son coéquipier NDLR). Les gens prennent trop au sérieux ce que j’écris. C’était juste pour dire que si moi je jouais avec lui, les coups francs seraient pour lui. Je n’ai rien contre Cavani, il est bon aussi sur coup franc, il en a mis un contre Marseille d’ailleurs. buts, garder en tête « Si un attaquant se rapproche de moi, je le massacre ! » C’est tout ! Le foot se joue sur le terrain, pas dans les journaux. Je le répète, c’est un jeune joueur et je peux comprendre que les critiques dérangent. Mais si tu les regardes trop, tu ne progresses pas, tu régresses. Il doit juste s’entraîner et comprendre qu’il est vraiment fort. Il

Quand vous laissez tirer le penalty à Plea contre Marseille, c’est une facette de votre personnali­té qu’on découvre. Il y avait -, j’avais déjà marqué. Normalemen­t, c’était à moi de le frapper. Mais j’ai pensé que s’il le marquait, il aurait eu encore plus d’envie pour les dix dernières minutes et m’aurait aidé à marquer le quatrième but. J’ai pris la balle, je lui ai demandé «Tu le sens ? » Il m’a dit oui, alors je lui ai dit « Vas-y, tire-le toi ! » C’était pour ça et non pour autre chose. Mandanda, je le connais. Et je lui ai dit : « La prochaine fois, je te le frappe moi ! » (Il sourit)

Comme quoi Mario est capable de faire marquer ses coéquipier­s aussi. Moi, je veux gagner. Tu ne peux pas marquer sur chaque match. Parfois, les

Contre la Lazio, fait inédit, vous avez fêté votre but. J’ai joué trois fois dans ma vie contre la Lazio. En Italie, j’avais une sorte de « guigne ». Contre la Lazio et la Juventus, sur les - dernières années, je n’arrivais jamais à jouer. J’étais toujours blessé ou suspendu. Et je n’avais donc jamais marqué contre la Lazio. C’est désormais chose faite !

Le retour à Rome sera tout aussi important. Je veux y aller pour gagner. Pas pour défendre ou quoi que ce soit, on doit seulement penser à attaquer.

Vous croyez encore à un retour en équipe nationale ? Si l’entraîneur de la Nazionale (Giampero Ventura) veut m’appeler, je suis prêt. S’il ne veut pas m’appeler, j’encourager­ai toujours l’équipe nationale.

Vous l’avez rencontré à Nice... Oui je l’ai rencontré. (Il ponctue un silence par un large sourire)

Rester une saison de plus à Nice était défenseurs te marquent très bien tout au long d’une rencontre, et pour marquer tu dois donner le ballon à un coéquipier. Ça me va. Personnell­ement, j’aimerais marquer tout le temps. Mais si on gagne et que je ne marque pas, je suis content quand même.

Lucien Favre a parfois eu des mots durs contre vos prestation­s, notamment contre Naples. Comment le gérez-vous ? Après Naples, j’ai eu une discussion avec le coach. Je lui ai dit : « Ce que vous avez dit à mon sujet est juste ». S’il veut, il peut même me dire : «Tuasété affreux et dimanche prochain, tu ne joues pas. » Mais contre Naples, ce devait être mon premier entraîneme­nt après ma blessure. Je ne pouvais donc pas être à %. C’était une rencontre importante, il y avait de la pression, et probableme­nt que dans un autre contexte il n’aurait pas dit ça.

Vu comment les choses se passent, je suis en train de démontrer que j’ai fait le bon choix en restant à Nice. Je ne suis pas un joueur qui parle beaucoup, je préfère me concentrer sur le terrain. Je pense que les gens doivent se faire une opinion des joueurs sur le terrain. Je pourrais vous dire « Regarde, à Paris je vais mettre  buts. » A la fin on perd - et j’aurais l’air stupide. Je préfère ne pas parler et agir. On doit seulement regarder les faits.

Vous pourriez être un bon remplaçant en équipe nationale ? (Il réfléchit longuement) Si je suis remplaçant, celui qui joue doit être très bon. Sinon je risque de m’énerver, c’est légitime.

C’est un barrage difficile contre la Suède ? Ce ne sera pas facile. Notamment avec le premier match à disputer là-bas. Connaissan­t l’Italie, elle ne loupe pas les rendez-vous importants. Je souhaite qu’elle se qualifie parce qu’une Coupe du monde, c’est important.

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