Var-Matin (Grand Toulon)

La Barjaque : « Remplir des dossiers pour rien »

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« Les subvention­s n’ont eu de cesse de

baisser ». Tel est le constat amer de Ghyslaine Lesept, qui dirige la Barjaque. Sa compagnie dit avoir touché cette année   euros des collectivi­tés locales, afin de programmer des comédies au théâtre municipal de la Porte d’Italie à Toulon, mais aussi au théâtre Daudet, à Six-Fours. Cette aide provient des deux communes concernées, mais aussi de la Région et de TPM. Elle a dû faire une croix sur une aide du Départemen­t. « L’année dernière, le conseil départemen­tal nous a donné un dossier à compléter pour une demande de subvention­s. Il a fallu faire appel à un comptable. Cela a coûté du temps et de l’argent. Tout ça pour ne pas avoir un radis !

Dans la lettre type qu’on a reçue, le conseil départemen­tal nous a dit qu’il avait décidé de se “recentrer sur ses compétence­s obligatoir­es”. Il ne pouvait pas le savoir avant ? », s’interroge Ghyslaine Lesept. « On n’est pas pris au sérieux. C’est comme si on était des espèces de clochards qui quémandent, poursuit-elle avec son accent

provençal. C’est quand même des citoyens

qui viennent aux spectacles. » Celle-ci évoque une programmat­ion exigeante qui fait appel à des artistes qui viennent pour la plupart de Paris, avec les frais que cela implique. Il y a une quinzaine d’années, La Barjaque est invitée à animer le théâtre de la Porte d’Italie avec sa programmat­ion. Elle ne paye pas dans un premier temps la location de la

salle, puis finit par la louer, comme les autres acteurs culturels qui partagent le lieu avec elle, même si la subvention de la Ville a été revue en conséquenc­e, afin de compenser le manque à gagner. Elle évoque cependant une baisse de subvention de la Région, de plus de   euros sur  ans, pour un montant actuel de   euros. L’associatio­n va perdre à terme ses trois employés en contrats aidés. Malgré les recettes que génèrent ses spectacles, « ily aura un bilan à faire. On ne va pas se battre contre des moulins à vent, prévient-elle pour

l’avenir. Quand il n’y aura plus d’associatio­ns, les collectivi­tés devront faire tourner les lieux. Cela leur coûtera bien plus cher que de subvention­ner des structures. »

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