La cueillette optimiste des oléiculteurs
Les apporteurs de la coopérative oléicole du canton d’Ollioules veulent oublier la calamiteuse campagne 2016-2017. Malgré la sécheresse, ce devrait être une bonne année pour l’huile d’olive
Ne plus penser à la cataclysmique récolte de l’année dernière. À la coopérative oléicole du canton d’Ollioules, qui a rouvert ses portes le 21 octobre pour la campagne d’apport 20172018, les mouliniers sont plutôt confiants. «Les premières olives, cueillies sur des arbres qui ont été arrosés, sont belles et pleines. Près de 7,5 tonnes ont été apportées le premier jour, donc en principe ce devrait être une bonne année pour
l’huile d’olive », prédisent Jean Baracco et Denis Cahuzac, deux des mouliniers bénévoles, piliers de la coopérative. Une campagne qui devrait s’achever début janvier 2018 et dont la qualité sera bien sûr tributaire des conditions météo. Trop de vent ou de pluie et les olives tombent et pourrissent. Il faudra aussi que les récoltes évitent les coups de gel et de la mouche de l’olive. Ce n’est donc pas encore gagné.
« Il fallait arroser »
« Contre la mouche, cet insecte ravageur, nous n’avons pas le droit au traitement réservé aux professionnels. Nous utilisons des appâts au phosphate d’ammonium qui donnent d’assez bons résultats », tempère Jean Baracco. Quel est le secret d’un bon rendement ? « Avec la sécheresse il fallait arroser tout l’été, indique le moulinier toulonnais, propriétaire d’une oliveraie de quatre-vingtonze arbres qu’il a laissés cette année, sécheresse oblige justement, couverts d’olives. « Trop sèches »...
Et d’ajouter, invoquant le célèbre dicton “Au 24 novembre, l’heure
est à l’olive” : « Plus la cueillette est tardive, mieux c’est ! Il ne faut pas se presser pour ramasser les olives ». Répartis sur tous le canton (Ollioules, Sanary, Bandol, Évenos) et même au-delà, 900 coopérateurs ouest-varois utilisent les services de la coopérative qui, comme son statut l’indique, fonctionne sur un mode associatif. La structure est propriétaire des machines qui fonctionnent dans des locaux municipaux. L’outillage permet aux apporteurs d’un minimum de 350 kg d’olives (le lundi, mercredi et vendredi matin de 8 h à 12 h) de bénéficier d’une trituration personnelle. « Ils apportent le matin, et le soir ils viennent chercher leur huile », glisse le moulinier. Les autres (qui peuvent apporter le mardi, jeudi et samedi matin, de 8 h à 12 h) n’auront droit qu’à une huile mélangée. Le prix au kilo trituré, payé par le coopérateur, est le même pour tous : 0,41 euro. Le précieux produit fini sort de la centrifugeuse, une fois les olives (principalement des bruns et cayon) passées dans le laveur, broyeur, malaxeur et le décanteur.
Difficile de prévoir les rendements...
Avec des rendements variables selon la qualité de la matière première, impossible pour l’instant à prévoir. « Un bon rendement c’est 16 % à 17 % d’huile, soit 16 à 17 litres obtenus pour 100 kg d’olives, un mauvais rendement c’est 9 % à 10 % d’huile, soit 9 à 10 litres pour
100 kg », détaille Jean Baracco. Pour l’heure donc, les mouliniers et les coopérateurs espèrent que la catastrophique campagne de l’année dernière et ses 33 tonnes d’olives cueillies ne sera bientôt plus qu’un mauvais et lointain souvenir. Ils préfèrent tabler sur une récolte équivalente à celle qui a été réalisée l’année précédente. En 2015-2016, près de 200 tonnes d’olives avaient été apportées à la coopérative oléicole d’Ollioules. « Nos cinq cuves de 3 000 litres étaient toutes remplies. Nous avons été obligés de distribuer l’huile pour les libérer» , racontent les mouliniers.