Là, on va vraiment savoir
Vainqueur d’un Stade Malherbe Caen très poussif la semaine dernière (2-0), Monaco passe un gros test à Bordeaux. La bande à Jardim doit montrer qu’elle a vraiment redressé la barre
Face à Caen la semaine dernière, Monaco a retrouvé le chemin de la victoire (2-0) après un tunnel de quatre matches sans connaître cette agréable sensation. Mais pour vraiment parler de renouveau, d’allant, de jeu retrouvé, Monaco doit faire une série et si possible face à des adversaires plus clinquants que les Normands. Hasard du calendrier, les champions de France vont jouer une partie de leur avenir immédiat sur les deux prochains matches, à savoir Bordeaux cet après-midi et surtout Besiktas, mercredi. Même si Jardim a refusé de hiérarchiser les deux rencontres, le déplacement en Turquie est plus important que celui au pays du Canelé dans le sens où une défaite en Ligue des champions réduirait à néant les chances d’un beau printemps européen alors qu’une défaite en Gironde... ne changerait pas foncièrement la donne après seulement 11 journées et déjà 22 points dans la besace. En revanche, deux victoires changeraient tout. Monaco sera alors vraiment relancé. Dans tous les sens.
Vivre sans Falcao
Mais pour envisager des lendemains joyeux, il faut performer au Matmut Atlantique, là où l’ASM avait très vite branché la climatisation en décembre dernier : 4-0 net et sans bavure. A la 5e minute de jeu, l’escouade de Jardim menait déjà 2 à 0 avant de dérouler et de livrer, sans doute, sa copie la plus impressionnante à l’extérieur en Ligue 1. Auteur d’un triplé ce soir-là, Falcao ne pourra pas rééditer sa performance puisque le Colombien est resté sur le Rocher, touché par une fatigue musculaire tenace. Ce n’est d’ailleurs pas le seul absent du voyage puisque Sidibé, Carrillo, Ghezzal, Meïté et Kongolo n’ont pas embarqué. L’idée est de montrer que l’ASM sait vivre sans son capitaine et meilleur buteur (13 buts en 9 matches). En Ligue 1, le Tigre ne laisse pas beaucoup de miettes aux autres puisque derrière lui, les meilleurs scoreurs du Rocher pointent... à 2 buts (Glik, Jemerson, Rony Lopes). Du coup, Leonardo Jardim va devoir ressortir sa trousse à outils et bricoler une animation offensive : « C’est le foot. Un jour tout le monde est disponible, une autre fois, il man- que des joueurs. Pour cela, nous avons un effectif et des joueurs qui jouent moins pour jouer. Mon travail, c’est bricoler un peu pour trouver l’équilibre. Je ne perds pas mon temps à penser au passé. Je ne pense qu’aux joueurs qui sont aptes et je cherche un équilibre avec eux », a détaillé le coach portugais. Cela dit, même avec autant d’absences, l’ASM alignera un onze très compétitif cet après-midi. Même le banc sera garni avec des joueurs capables d’apporter quelque chose en cours de match (Jovetic, Boschilia, Traoré). Jocelyn Gourvennec, l’entraîneur girondin, aimerait avoir les mêmes soucis, lui qui prie pour que son principal attaquant de pointe - Nicolas de Préville - trouve enfin les filets sous le maillot bordelais. Malgré les résultats en dent de scie de l’adversaire du jour (giflé à Paris 6-2 en début de mois, battu par Amiens, 1-0, la semaine dernière), Jardim se méfie du club au scapulaire : « On va jouer contre une belle équipe de Bordeaux. Elle a fait un bon championnat l’an dernier. Cette année, c’est une équipe plus équilibrée, plus forte et bien renforcée. Elle a un milieu plus stable, deux excentrés de grande qualité, une ligne défensive avec l’expérience de Toulalan et un bon gardien. Ce sera un beau match que nous aurons besoin de jouer à fond », a conclu le technicien du Rocher. En attendant, avec le résultat du PSG face à Nice hier soir (3-0), voilà Monaco à 7 points du club de la capitale. De quoi donner à ce premier déplacement en cinq jours un air de rendez-vous à ne pas manquer. Au coup de sifflet final en Gironde, on saura si le match de Caen était le début de quelque chose ou une victoire guidée par l’instinct de survie.