Var-Matin (Grand Toulon)

« Passer à autre chose »

A une semaine du départ de sa 4e « Course du café », Jean-Pierre Dick expose ses ambitions. Le skipper niçois évoque aussi sa relation avec Yann Eliès et ses principaux concurrent­s

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE­R ROUX

Jean-Pierre Dick est un homme sous tension. Pressé d’en découdre avec la concurrenc­e et de décrocher une Jacques Vabre. Parce qu’à partir du  novembre, jour de départ de la «Course du café », JP, épaulé par le Breton Yann Eliès, ne visera rien d’autre que la gagne pour sa dernière sur le circuit Imoca. Mardi, à quelques heures de mener son St-Michel/Virbac de Lorient au Havre, port où les fauves seront lâchés jusqu’au Brésil et Salvador de Bahia, le Niçois s’est penché sur la course.

Jean-Pierre, où en êtes-vous des préparatif­s de cette Jacques Vabre? C’est toujours un peu le même processus, un rituel. Je suis par exemple allé chez le dentiste ce matin (mardi, ndlr). Le dernier jour (avant de partir pour Le Havre) ,on s’occupe des sacs. Il y a pas mal de matériels électroniq­ues auxquels il faut penser. On a beaucoup travaillé sur ordinateur­s, on a nos imprimante­s, leurs cartouches. Il faut à la fois être léger, embarquer le moins de choses possibles mais avoir ce qu’il faut en cas de problème. C’est une équation très difficile à résoudre. Avoir déjà remporté trois Jacques Vabre c’est forcément un avantage… Oui, l’expérience est là. Ça fait quelques années que je n’ai pas gagné de grandes courses donc l’envie est vraiment forte. Sur quoi se joue une Jacques Vabre ? Il faut clairement un brin de réussite. Il va falloir que les conditions soient favorables, qu’il y ait pas mal de vent. Pour nous, il ne faut pas de petit temps. Le niveau est très relevé. On ne peut pas se permettre de faire de grosses erreurs. Il faut déjà éviter de la perdre, parer à l’impossible (rire). C’est toute la difficulté de la préparatio­n de cette course. Je pense qu’on a bien bossé avec Yann au pôle France (à Port-la-Forêt, Finistère). On a eu le temps de se remettre dans une configurat­ion de double, de se préparer et préparer le bateau. Nous sommes prêts mentalemen­t. C’est nous qui avons le plus navigué. Se prépare-t-on de la même manière pour un Vendée que pour la Jacques Vabre? C’est un peu différent. Pour le Vendée on construit généraleme­nt un bateau, l’implicatio­n personnell­e est plus forte. On se retrouve tout seul donc il faut tout savoir. Sur une Jacques Vabre, on peut se reposer sur un autre skipper. Comment se répartisse­nt les rôles en mer ? Il ne faut pas écraser l’autre, sinon on n’est pas productif. On a des fonctions très similaires. On ne veut pas que l’un soit responsabl­e spécifique­ment de la navigation par exemple. Chacun est capable d’avoir une vision critique sur le travail de l’autre. C’est ce qui est important. Il faut qu’on puise se parler, échanger d’égal à égal. Cela permet de prendre des décisions plus mûries. Après, si on doit affronter une grande tempête et aborder des mesures de sécurité, j’aurai le dernier mot. Il faut quelqu’un qui tranche. C’est mon projet et mon bateau. Quels sont vos principaux concurrent­s? Il y a SMA de Paul Meilhat et Gwénole Gahinet, avec un bateau à dérive qui a ses chances sur ce genre de parcours moins sélectif que celui du Vendée. Ensuite, il y aura deux bateaux avec des profils de performanc­e très similaires au nôtre. « Des voiles et vous » et « Malizia », équipages de jeunes aux dents longues.

En 2003 avec Nicolas Abiven, en 2005 avec Loïck Peyron et en 2011 avec Jérémie Beyou.

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