Quotidien régional : où fixer les frontières ?
Le sujet n’est pas neuf et il est récurrent : un quotidien régional – avec une abondante pagination réservée à la proximité – doit-il se préoccuper des questions nationales et internationales ? Au risque de se répéter (lire ci-dessus) la question se pose avec d’autant plus d’acuité depuis la révolution opérée ces dernières années dans le mode de diffusion de l’information. Révolution qui n’est pas terminée loin s’en faut… La direction de la rédaction du Groupe Nice-Matin/Var matin a choisi de concilier les deux aspects de l’équation en restreignant toutefois les pages réservées au national et à l’international, tout en développant la place occupée par les informations de proximité qui sont l’essence même de la presse quotidienne régionale, et font sa force et sa spécificité. La proximité a d’ailleurs été, si l’on peut dire, « élargie » puisque désormais, en plus de l’information concernant l’édition qui couvre votre bassin de vie, vous retrouvez des reportages qui font l’actualité dans des territoires voisins, voire dans un autre département. Ce qui semble être pris de façon positive… La réponse à la question initiale – un journal local doit-il s’intéresser à ce qui se passe en France et dans le monde – a été donnée par les lecteurs au cours d’un déjeuner-débat à Grasse auquel avait été convié l’un des journalistes de Nice-Matin. Majoritairement, ces lecteurs ont estimé que le journal ne devait occulter aucune information, primo parce que, dans une société de plus en plus « geek », tout le monde n’est pas un accro d’internet et des réseaux sociaux ; secundo parce que tous les citoyens attachés au plaisir de lire la presse en tournant les pages papier d’un journal, n’ont pas les moyens de s’offrir deux quotidiens, l’un local, l’autre d’information générale. Cette réflexion économique autant que culturelle doit faire réfléchir les patrons de presse et les patrons de l’info: un journal est un tout dont chaque parcelle d’information contribue à faire la qualité. Et donc à motiver l’acte d’achat.