Jeune femme ou la vie d’une trentenaire virevoltante

L’histoire Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula (Laetitia Dosch), de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache… Notre avis Coup de coeur absolu et Caméra d’or (meilleur premier film toutes sélections confondues) de Cannes 2017, Jeune femme a tendance à inquiéter pendant les dix premières minutes. Ok, encore un film d’auteur parisianiste, avec une Frances Ha locale ? Cette Paula-là à l’air gentiment givrée, mais elle, est surtout carrément crispante (même sa mère ne peut plus voir en peinture !). La perspective de passer la prochaine heure en sa compagnie n’a donc rien de réjouissant a priori. Et puis, miracle, voilà que sa carapace de chieuse tout terrain se fendille, qu’elle ralentit, qu’on voit son coeur et qu’on commence à l’aimer. On finira même par l’adorer… Aperçue dans La Bataille de Solférino, l’actrice franco suisse Laetitia Dosch prête son joli minois, son air buté et son énergie farouche à ce personnage qui dérange, puis étonne, puis séduit et gagne en épaisseur scène après scène. Elle porte le film sur ses épaules et le César du meilleur espoir féminin lui est déjà acquis. Mais le film ne se résume pas à sa performance, aussi bluffante soit-elle. Il fallait la caméra de Léonor Séraille pour qu’elle s’épanouisse à l’écran. La jeune réalisatrice, tout juste diplômée de la Femis, signe un premier film ultra-prometteur, qui offre un véhicule idéal à son actrice, mais n’oublie pas de dire des choses sur la vie et sur les jeunes femmes du troisième millénaire. On attend déjà son prochain avec impatience… Et un peu d’inquiétude. Pourvu qu’elle ne nous déçoive pas !