Tribunal mal en point, que devient la cité judiciaire ?
Dix ans et toujours rien... À l’occasion du volet « justice » de la loi de finances, nous revenons sur le projet de regroupement des tribunaux sur le site de l’ex-prison Saint-Roch
Des murs qui se fissurent. Des bureaux de magistrats inadaptés et vétustes. Des espaces réservés aux personnels de l’administration judidiciaire qui s’amenuisent car les murs ne sont pas extensibles. Des salles d’audience sans climatisation, uniquement balayées l’été par un ventilateur. Et des allées et venues entre des sites disséminés entre le palais de justice de la place GabrielPéri, le tribunal d’instance et le tribunal pour enfants situés sur le boulevard Général-Leclerc (où siège aussi le tribunal de Commerce), le conseil des prud’hommes de l’avenue Lazare-Carnot et,enfin, le tribunal administratif situé près de l’opéra. Un éparpillement incohérent et un état des lieux proche de la décrépitude qui justifie la réalisation du projet dit de la cité judiciaire. Un programme d’investissement bien rangé (ou caché) dans un coin du ministère de la justice. Un point – et une passivité – que le député varois Jean-Louis Masson (Les républicains) tient à remettre sur le devant de la scène, lors du vote de la loi de finances qui sera en débat devant l’assemblée nationale. Car dix ans se sont écoulés depuis que les murs de la prison Saint-Roch sont tombés derrière l’actuel TGI de Toulon. Une décennie que les présidents du tribunal, procureurs de la République et bâtonniers successifs espèrent qu’un édifice neuf et adéquat vienne palier les carences actuelles. La cité judiciaire se rappelle aux souvenirs à l’occasion de chaque rentrée solennelle comme un trésor préhistorique que l’on se hâte de mettre au jour. Et pas au carbone 14.