Var-Matin (Grand Toulon)

Coups de couteau à Nice pour une histoire de gifle

- CH. P.

La rixe remonte au soir du 26 mai 2016, près d’un snack au 70, avenue Virgile-Barel, dans le quartier Saint-Roch de Nice. À l’arrivée des policiers, Yassine, un jeune homme qui tentait de fuir à Vélo bleu, est à terre, roué de coups. Il a reçu plusieurs coups de couteau à la cuisse gauche. La lame a frôlé l’artère fémorale. Hichem, 33 ans, et Hicham, 42 ans, étaient lundi dans le même bateau. La même galère judiciaire. Ils admettent avoir été violents. L’un est agent d’entretien. L’autre, propriétai­re du snack où le groupe de jeunes du quartier des Moulins a débarqué. Inconnus à ce jour de la justice, Hichem et Hicham ont eu une réaction « inappropri­ée », pour reprendre l’euphémisme du procureur David Placette qui leur reproche de ne pas avoir appelé la police. Une vingtaine de jeunes sont arrivés pour en découdre. Hichem l’affirme. Un certain Amin, ami d’Hichem, avait giflé le frère de Yassine plus tôt dans l’après-midi. La raison reste un mystère. L’arrivée de ces jeunes gens dans le snack avait des allures d’expédition punitive. Amin a fui, Hichem s’est précipité dans les cuisines du snack pour se saisir d’un couteau en céramique et contre-attaquer. « On m’avait volé mes affaires », se justifie-til.

« Étranglé »

Dans la cohue, Hichem explique qu’il se retrouve étranglé : « Je suffoquais. J’ai donné plusieurs coups pour me libérer. » Le gérant du snack, énervé par ce désordre qui lui a coûté, depuis, son autorisati­on de terrasse, vient lui prêter main-forte avant de s’enfuir à l’arrivée des policiers. Hichem, père de quatre enfants, lui-même blessé au bras dans la bagarre, a été placé quatre mois en détention provisoire avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le procureur a réclamé contre lui trois ans de prison dont un avec sursis. Deux ans dont un avec sursis contre le gérant du snack. Après les plaidoirie­s de Me Gérard Baudoux pour Hichem et de Me David-André Darmon pour Hicham, les peines sont revues à la baisse. Deux ans dont un an avec sursis contre le premier. La peine d’emprisonne­ment est aménageabl­e. Un an avec sursis pour le second. 5000 euros de provision ont été alloués à la victime, soutenue par Me Mir. Un médecin expert devra expertiser Yassine pour déterminer son préjudice physique et psychologi­que.

Newspapers in French

Newspapers from France