Var-Matin (Grand Toulon)

Trains : morts par imprudence sur la voie ferrée en région Paca

Traverser les voies c’est dangereux surtout les yeux rivés sur le smartphone ou les oreilles bouchées par un casque et la musique à fond. SNCF Réseau tire, une nouvelle fois, la sonnette d’alarme

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

e risquez pas votre vie, ne traversez pas les voies. » C’est la nouvelle campagne de sécurité menée par SNCF Réseau, face aux comporteme­nts dangereux d’usagers ou non, aux abords des voies ferrées. Ils sont de plus en plus nombreux à les franchir, croyant que rien ne peut leur arriver, préférant ignorer les passerelle­s ou les souterrain­s qui garantisse­nt la sécurité. La région Paca est, selon SNCF Réseau, fortement impactée par ce problème. Et les jeunes ne sont pas les seuls à se voir infliger une amende de 175 €, de la police ferroviair­e, pour avoir mis leur vie en danger.

Indiscipli­ne à Drap, les Arcs, Villefranc­he...

La gare de Villefranc­he est considérée comme à risque particuliè­rement en été, par les conducteur­s de train, car trop d’estivants traversent les voies pour gagner du temps. En gare de Vitrolles-Aéroport, les salariés des entreprise­s alentour sont les champions de l’indiscipli­ne, n’hésitant pas à cisailler le grillage pour se frayer le chemin qui les arrange. Des comporteme­nts dangereux relevés également tout au long du parcours entre Toulon et les Arcs, y compris chez les lycéens. Leur rentrée scolaire fait pousser des cheveux blancs sous les coiffes des agents. Ils sont particuliè­rement surveillés à Drap, sur la ligne Nice-Breil, mais aussi à Antibes où les lycées profession­nels les font fréquenter cette gare ou encore à Menton avec son lycée hôtelier. Ils chahutent imprudemme­nt dans les gares, font des selfies périlleux. Après les cours, ils n’arrivent pas à se quitter et s’abandonnen­t à la dernière minute, gagnant leurs quais respectifs en traversant coûte que coûte, pour ne pas rater leur train. Un train qui ne pourra pas freiner à temps.

Difficile d’arrêter un TER de  tonnes

« Un TER c’est au minium 200 tonnes. Il ne peut s’arrêter sur une dizaine de mètres. A pleine vitesse, il lui faut au moins 800 mètres pour s’immobilise­r. Sans compter qu’il y a des angles morts, même devant » explique Eric Barron, responsabl­e de conducteur­s de trains SNCF Mobilités. Selon Carole Teissedre, directrice de la communicat­ion à SNCF Réseau, « en 2016, 1 894 trains ont été impactés en région Paca à cause de 435 intrusions, par exemple dans des tunnels ou sur des passages interdits.» Autrement dit, il a fallu couper la circulatio­n, arrêter des TER et indirectem­ent des TGV, et donc subir des retards. Mais ce n’est rien en regard des morts tragiques qu’entraînent ces impudences. Car parmi les 31 décès recensés sur les voies en 2016 dans notre région, ne figurent pas seulement les personnes qui ont volontaire­ment mis fin à leurs jours, mais aussi des imprudents de tous âges. A l’image de Nicolas, qui, dans l’insoucianc­e de ses 15 ans, a traversé la voie au mauvais moment. Il a été fauché par un train, alors qu’il rentrait du lycée Albert-Camus à Fréjus. C’était le 12 novembre 2014.

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