«Ce qu’on a dans le ventre!»
Après un début de saison compliqué, d’un point de vue individuel et collectif, Raphaël Lakafia estime que ce match contre le Racing arrive à point nommé. Il aura valeur de test
Son aventure toulonnaise a commencé par le pire: une fracturedes trois apophyses épineuses des trois vertèbres lombaires, contractée dès le début du mois d’août lors d’une rencontre amicale face à Clermont, sur un coup de genou du généreux 3e ligne Judicaël Cancoriet. Résultat: huit semaines d’absence avant de rejouer enfin, début octobre à Bordeaux, et de quoi frustrer sérieusement un joueur qui n’est certainement pas venuàToulon pour faire banquette. Mais ce temps-là est maintenant derrière lui, et Raphaël Lakafia se reprend à espérer de nouveau lemeilleur.
Spectateur puis acteur inspiré
Spectateurpuis acteur inspiré des performances encore très irrégulières du RCT depuis le début des aison, le flanker basque estime que la coupure est arrivée à point nommépour le groupe: « Elle a fait du bien à tout le monde. On a déjà pas mal joué. C’était bien, après cette défaite à Agen, de casser un peu la routine, de partir chacun de son côté, et retrouver un peu d’en- thousiasme et d’envie pour revenir à l’entraînement faire quelques belles séances. » Les uns sont rentrés chezeux, pour certains de l’autrecôté de la terre, d’autres en ont profité pour visiter la région. Lui a choisi Dubaï pour se ressourcer à fond: « J’ai pris une semaine complète de vacances avec ma compagne. C’était génial. On en a profité pour se reposer, et se régénérer », explique-t-il en précisant attendre un heureux événement. Était-il alors particulièrement tou- ché par les propos vexants de Mourad Boudjellal, après la piètre prestation des avants varois à Agen, pour aller se mettre au vert dans le désert? Pas plus que ça, finalement: « Bien sûr qu’on était remonté après ce mauvais match. Mais il y a aussi une solidarité dans cette équipe. C’est vrai que les mots du président ont ciblé les avants mais, entre nous, on a perdu collectivement. On ne s’est pas senti plus visé que les autres... Aujourd’hui, on a juste à coeur de montrer que Toulon n’est pas l’équipe qui aévoluéàAgen. Ça fait 20 ou 21 semaines qu’on est ensemble. C’était bien de laisser tout ça derrière nous et de repartir sur un nouveau bloc de matches. Un gros match nous attend contre le Racing qui pose des problèmes à tout le monde, et on va voir ce qu’on a dans le ventre...» Le test sera d’importance. Car l’adversaire, même s’il ne flambe pas en ce début de saison, reste redoutable à bien des égards: « Je ne peux pas dire le contraire, reconnaît l’ancien du Stade Français. À titre individuel, j’ai vécu de bons moments face au Racing, mais aussi de grosses déceptions. Pour Toulon, c’est un peu pareil, je crois. Ça s’annonce un gros match contre une belle équipe. Sincèrement, c’est ce qu’il nous fallait ce week-end. ».
La force du groupe
L’absence des internationaux et même de 18 joueurs, au total, ne risque-t-elle pas de handicaper le RCT?: « On n’enamême pas parlé, affirme Raphaël, qui croit dans la force du groupe. On aligne encore une belle équipe, eux aussi, il n’y a rien d’autre à ajouter. On connaît nos lancements de jeu, notre ‘‘game plan’’... En jouant le dimanche, on a aussi eu un jour de plus pour travailler. On a tous nos repères, même Jonathan Wisniewski. ». Ne reste donc plus qu’à mettreces belles promesses en musique pour essayer enfin de réaliser un match plein: « Cematch référence, il nous le faut à lamaison. Jusque-là, il nous a manqué un peu de consistance. On a souventmené assez largement et on a eu du mal à gérer ensuite. Là, il faut qu’on reste appuyés à fond sur l’accélérateur...» insiste Raphaël, dont la saison est désormais bien lancée.