Dick, un bout de légende
Premier skipper - toutes classes confondues - vainqueur puissance 4 de cette Route du Café, le Niçois est entré hier soir dans l’Histoire de la course au large
La boucle est bouclée! C’est sur cette JacquesVabre qu’il s’était fait un nom dans le milieu de la course au large, dès 2003. Et c’est encore sur cette Jacques-Vabre - qu’il a de nouveau achevée en vainqueur hier soir - que prend fin son aventure Imoca (il a récemment annoncé son souhait de changer de support). Jean-Pierre Dick est donc entré, de son vivant, au Panthéon des marins, en devenant le premier à accrocher quatre Route du Café à son palmarès. Tout simplement énorme! Joint au téléphone, alors qu’il ne leur restait, à lui et son acolyte Yann Eliès, « que » 50 milles avant de couper la ligne d’arrivée, le gentleman skipper commençait à « savourer ces derniers instants en mer » , même si les ultimes heures de course auront été plutôt « laborieuses » , de son propre aveu . Mais, déjà, de dire ce sentiment de « fierté » d’avoir réussi « ce que personne encore n’avait réalisé » avant lui. « Et puis, ajoute-t-il, gagner une quatrième fois, après pas mal de galères, c’est pour moi à la fois du bonheur et de la délivrance aussi. Il y avait tellement de frustrations accumulées ces derniers temps que, quelque part, j’avais besoin de ça... »
Le travail qui paye
Pour atteindre son Nirvana, le Niçoisané an moins dû batailler dur. Et, surtout, beaucoup bosser à la table à car- tes. Pour prendre des options qui, dés le départ, se sont avérées payantes. Comme lorsqu’ils sont sortis dece maudit Pot-au-Noir, avec une avance encore plus conséquente sur le reste de la flotte. « Aumilieu du gué, on est toujours assez anxieux, mais au final, avec moi dans le côté assez rationnel, et Yann qui est lui plus intuitif, on a réussi à faire du bon boulot. Ca a certainement été un moment-clé dans cette course. Sortir en premiers de ce piège météo nous a donné une bonne marge de manoeuvre pour en terminer plus sereinement... Maintenant, au début, on n’en menait pas large non plus. Parce que les données météos ne nous étaient pas forcément favorables. Mais on a fait les bons choix et on est passé au bon moment ». Un brin de réussite, donc, mais qu’il a fallu provoquer. Avec un sens tactique évident. « Tout est important, mais je pense, néanmoins, que ce qui a avant tout payé, ce sont ces six mois de travail que l’on a fait en amont. On a essayé de ne rien laisser au hasard et demettre toutes nos chances de notre côté. » . Pour le happy-end que l’on connaît et un « JP » devenu roi des océans....