oeuvres rares de Camille Claudel aux enchères
Le 27 novembre, Artcurial dispersera une collection exceptionnelle d’oeuvres de la sculptrice française
C’ est un événement dans le monde de l’art. Le 27 novembre, 20 oeuvres originales de Camille Claudel passeront sous le marteau chez Artcurial à Paris. Avec la dispersion de cette collection, la vente remet en lumière le talent de celle qui fut la collaboratrice, maîtresse et muse du sculpteur Auguste Rodin et dont la carrière fut brisée par un internement psychiatrique et une mort dans le quasi- anonymat. Lors de la vacation, amateurs et collectionneurs pourront découvrir des bronzes, terres-cuites, plâtres, et également des oeuvres inédites et préparatoires aux créations les plus célèbres de Camille Claudel. Parmi elles, deux esquisses en terre-cuite de Sakountala ( L’Abandon), réalisées en 1886. La vente comprend également un exemplaire d’une fonte en bronze de L’Abandon, datée entre 1886 et 1905, et estimée entre 600 000 et 800 000 euros. L’ensemble est d’autant plus exceptionnel qu’il provient directement de la famille de l’artiste, de la descendance de sa soeur Louise plus précisément. Il « se mesure aussi à la production totale de Camille Claudel au cours de sa vie, à peine une centaine de créations », souligne Bruno Jaubert, directeur associé, en charge du département Art Moderne chez Artcurial. C’est dans la maison familiale des Claudel, à Villeneuve-sur-Fère qu’étaient conservées jusqu’ici la quasi-totalité des pièces. Camille Claudel y avait emménagé avec les siens en 1868 à l’âge de 4 ans. C’est là, dès l’âge de douze ans, qu’elle commençaàmodeler la terre, travaillant dans un atelier installé au grenier. Les oeuvres proposées à la vente ont été réalisées entre l’âge de 17 et 41 ans, soit durant presque toutes ses années d’activité. D’une extrême rareté, la plupart des modèles n’ont pas été transcrits dans le bronze par Camille Claudel, tandis que les esquisses et plâtres restent des oeuvres uniques. La pièce la plus ancienne, Diane, datée de 1881 et estimée entre 8 000 et 12 000 euros, est aussi la plus ancienne oeuvre conservée de l’artiste. Durant des décennies, Camille Claudel a travaillé son art avec acharnement. A partir de 1905 toutefois, sa santé s’altère et des troubles mentaux et idées paranoïaques apparaissent. Après la mort de son père en 1913, la jeune femme sera internée à la demande de sa famille, et restera enfermée jusqu’à sa mort en 1943. Redécouverte par des chercheurs passionnés à la fin des années 1970, Camille Claudel (1864-1943) jouit aujourd’hui d’une immense popularité. En 2017, deux nouveaux espaces publics lui sont consacrés : le musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine, et l’ancien presbytère de Villeneuve- sur- Fère. Gageons que les oeuvres présentées aux enchères verront à coup sûr leurs prix s’envoler.