L’ancien Formule prêt pour accueillir les réfugiés
La Londe-les- Maures Affichant une volonté de transparence, la société Adoma, qui va gérer l’accueil des demandeurs d’asile, a ouvert, hier, les portes de l’hébergement
Il reste encore quelques aménagements à finaliser, mais le tout nouveau PRAHDA (programme d’accompagnement et d’hébergement des demandeurs d’asile) de La Londe, installé dans les locaux de l’ancien hôtel Formule 1, est en mesure d’accueillir, dès cette semaine, ses premiers pensionnaires. Ils seront vingt-quatre, originaires de Guinée et d’Afrique subsaharienne. SandraDucarme, directrice de l’hébergement, et Philippe Ghirart, directeur territorial du Var de la société Adoma, gestionnaire des lieux ( lire en page suivante), détaillent l’organisation et le fonctionnement de la structure, et le type de prise en charge dont bénéficieront les familles accompagnées.
Un projet mixte
Comme l’avait demandé le conseil municipal de La Londe, la structure n’accueillera pas que des demandeurs d’asile. Dimensionnée pour accueillir 100 personnes, elle recevra 60 migrants, uniquement des familles. Un projet d’hébergement pour 40 personnes avec des difficultés sociales est en cours de définition avec le conseil départemental et la mairie de La Londe.
Les conditions d’accueil
Vingt- quatre personnes vont arriver cette semaine, la montée en charge jusqu’à la capacité maximum de soixante personnes sera progressive. Les familles seront hébergées, selon leur composition, dans une ou deux chambres doubles ou triples. « Elles se partageront, avec d’autres familles, une des sept cuisines en cours d’aménagement dans d’anciennes chambres de l’hôtel » indique la directrice SandraDucarme. L’idée est de permettre à ces familles d’être autonomes, en retrouvant, après l’exil, une vie la plus normale possible.
Le suivi administratif
Outre la directrice, deux travailleurs sociaux et un agent polyvalent accompagneront au quotidien les familles. Avec comme principal objectif le dépôt et le suivi de leur dossier de demande d’asile. « Les démarches administratives sont assez longues et nécessitent, selon les cas, des déplacements à Nice ou à Paris, auprès de l’OFPRA » indique Sandra
(1) Ducarme. Entre le délai de traitement des dossiers et la préparation de la sortie du dispositif, le séjour moyen des réfugiés est de douze mois.
Quels revenus pour ces familles ?
Une famille de demandeurs d’asile de quatre personnes touche une aide unique de 510 euros par mois ( 17 euros par jour). Sur cette somme, la famille doit prévoir le versement de 15 % au titre de la participation au frais d’hébergement, plus 60 euros par mois durant8mois pour le règlement de la caution (récupérable si l’hébergement est rendu en bon état, comme pour toute location). Les familles doivent se débrouiller avec le reste à vivre pour se nourrir et s’habiller. Elles bénéficient en général d’aides associatives. Des contacts ont déjà été établis avec les Restos du coeur.
Santé
Adoma travaille en lien avec l’Agence régionale de santé. Durant le temps de la procédure de demande d’asile, les réfugiés bénéficient, selon les cas, soit de l’aide médicale d’urgence (AMS), soit de la couverture médicale universelle (CMU). Des visites médicales sont prévues à l’arrivée des familles, avec l’intervention de l’association Promosoins.
Scolarité
La scolarisation des enfants est déjà organisée, en lien étroit avec l’Éducation nationale à qui les profils des enfants ont déjà été transmis. « Nous avons l’habitude d’accueillir des élèves allophones, autrement dit ne parlant pas le français » avait indiqué Bénédicte Lesieur, inspectrice de l’éducation nationale, vendredi dernier lors de la conférence de presse organisée en mairie (notre édition du samedi 18 novembre). « Un accueil spécifique est prévu pour ces élèves qui seront répartis dans les écoles selon leur âge et leur niveau. Ils bénéficieront d’une évaluation immédiate par un enseignant spécialisé qui donnera aussi des cours de français, si besoin, pour que la scolarité se passe au mieux. »
Transports
Un minibus scolaire permettra aux enfants de re- joindre les écoles maternelles, primaire et le collège de La Londe où ils seront scolarisés. Adoma dispose également d’un minibus. Des navettes assureront le transport des adultes au moins jusqu’à l’arrêt de bus, pour les démarches administratives ou pour aller faire les courses.
Cours de français
En fonction des besoins et du niveau des demandeurs d’asile, des bénévoles londais qui se sont déjà présentés pourront mettre en place, très rapidement, des cours de français langue étrangère. En fonction des besoin, Adoma fera aussi appel au CCAS, aux associations culturelles et sportives pour intégrer le mieux possible les familles à la vie locale.
Une volonté de transparence avec le voisinage
Des premiers contacts ont été pris avec les voisins du PRAHDA. Adoma souhaite les inviter à des rencontres régulières, s’ils le souhaitent, « pour faire remonter les problèmes éventuels comme les bonnes idées » . « Le PRAHDA est un dispositif ouvert, avec une volonté de transparence » martèle Philippe Ghirart. Cette volonté de rassurer a été très marquée également lors de la conférence de presse. Les gendarmes, comme le maire, ont rappelé que les choses se sont très bien passées à Pierrefeu, où le centred’accueil et d’orientation a fermé ses portes l’été dernier.