Pertes d’emplois et augmentations de factures sont à redouter
Les personnels des Agences de l’eau craignent pour leurs emplois et leur statut
particulier. « Il est demandé aux six agences, qui représentent 1600 personnes de perdre 200 salariés en équivalent temps plein d’ici troisquatre ans, dont 48 en 2018, explique PatrickSaint Léger, secrétaire général du Syndicat national de l’environnement (SNE). Si on regarde la pyramide des âges, 120 personnels sont proches de la retraite, on est loin des 200 personnes en équivalent temps plein, ce qui peut signifier des licenciements. Et quand on sera moins nombreux on nous accusera de mal faire notre travail…»
Subventions et aides vont fondre
Moins d’argent pour l’Agence de l’eau, c’est moins d’investissement
dans les territoires. « Quand on construit une station d’épuration, on fait appel aux entreprises du BTP, dit-il. On estime qu’un million d’euros de subvention induit 24 emplois dans le BTP. » Pour les usagers, des conséquences très directes sont probables. « Les aides au bon fonctionnement des sta- tions d’épuration par exemple sont des primes allouées chaque année. Si elles venaient à être réduites demoitié, cela se traduira par des augmentations de la facture d’assainissement », souligne Patrick Saint Léger. Autre exemple, aujourd’hui l’Agence de l’eau prévoit une aide forfaitaire de 3300€ pourmettreaux normes les dispositifs d’assainissement non collectifs (fosses septiques). Cette aide est accordée au service public d’assainissement non collectif (SPANC) au sein de la collectivité. Soit le SPANC prend la maîtrise d’ouvrage des travaux et perçoit l’aide soit, et c’est le plus fréquent, il se porte mandatairedes particuliers et leur reverse l’aide. « Cela va s’arrêter en 2018, annonce le président du SNE. Comme les gens sont tenus de se mettre aux normes, ils devront se financer tout seuls. »
Un environnement dégradé
Certaines collectivités ont pris la mesure de l’impact sur leurs budgets et ont voté des motions, comme l’Agora, instance régionale de gouvernance de l’eau en région Paca, d’autres s’apprêtent à le faire. Les répercussions toucheront in fine l’environnement car l’Agence subventionne les syndicats de l’eau pour l’entretien des rivières, mais aussi les agriculteurs pour qu’ils utilisent moins d’engrais, de pesticides, qu’ils se convertissent au bio, afin de ne plus polluer les cours d’eau et nappes phréatiques. Là encore, des diminutions sont à redouter. En 2016, le Var a perçu 22,9 M€ de subvention de l’Agence Rhône Méditerranée, 22,8M€ en principe en 2017. Ce sera beaucoup moins en 2018 si le projet de loi de finances est voté.