Var-Matin (Grand Toulon)

Édouard Philippe face à l’inquiétude des maires

Le Premier ministre a tenté de calmer les élus locaux, sans rien céder sur les efforts demandés aux collectivi­tés pour limiter leurs dépenses

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La propositio­n que vous fait le gouverneme­nt c’est de discuter d’une hausse maîtrisée des dépenses, ce n’est pas la même chose que de discuter d’une baisse

nette. » Le message était clair de la part du Premier ministre Édouard Philippe lors du 100e congrès des maires hier à Paris. Le chef du gouverneme­nt s’est employé à calmer l’inquiétude des élus locaux, sans rien céder sur les efforts demandés aux collectivi­tés pour limiter leurs dépenses, devant plusieurs milliers de maires. Édouard Philippe a défendu le changement de méthode du gouverneme­nt par rapport à ceux qui l’ont précédé qui imposaient des baisses nettes de dotations aux collectivi­tés.

« Nous voulons des garanties »

Évoquant les contrats que le gouverneme­nt entend passer avec les principale­s collectivi­tés territoria­les pour une limitation à 1,2 % de la hausse de leurs dépenses annuelles de fonctionne­ment, il a précisé que le critère choisi sera soit « démographi­que, recouvrant environ 320 collectivi­tés », soit « un critère budgétaire, pour les collectivi­tés dont les dépenses dépassent 30 millions d’euros, ce qui représente environ 600

collectivi­tés ». En tout état de cause, a-t-il fait valoir, l’immense majorité des 35500 communes ne sera pas concernée. En ouvrant ce grand rendez-vous annuel, le président de l’Associatio­n des maires de France (AMF), François Baroin, avait exprimé l’« inquiétude » des élus avant l’interventi­on très attendue d’Emmanuel Macron demain devant le congrès. « Nous sommes très inquiets de notre capacité à répondre à la demande de nos administré­s qui sont des usagers de services publics. [...] Nous voulons des garanties, la préservati­on de nos investisse­ments, plus de libertés, de responsabi­lités, de décentrali­sation », a affirmé le maire LR de Troyes. Quelque 15 000 maires et une quinzaine de ministres sont attendus en trois jours Porte de Versailles. Les 13 milliards d’euros d’économies imposés aux collectivi­tés sur cinq ans, la baisse des APL, la diminution des emplois aidés, ou l’exonératio­n de la taxe d’habitation, sont autant de points de friction entre les collectivi­tés et le gouverneme­nt.

Rassemblem­ent ce soir à l’Élysée

Avant l’allocution du chef de l’État, les responsabl­es de l’AMF auront l’occasion de s’entretenir à nouveau avec lui lors d’un rassemblem­ent de 1 500 maires ce soir à l’Élysée. L’associatio­n qui réunit la

quasi-totalité des maires de France, toutes tendances confondues, dénonce les mesures « exclusivem­ent d’inspiratio­n budgétaire » proposées depuis six mois par le gouverneme­nt et envisage de saisir le Conseil constituti­onnel. Les contrainte­s budgétaire­s imposées aux communes sont, selon elle, contraires au principe de libre administra­tion des collectivi­tés. « Nous ne sommes pas et ne voulons pas être dans une logique de recentrali­sation » a assuré à ce propos Édouard Philippe.

 ?? (Photo AFP) ?? Le Premier ministre a affirmé la volonté du gouverneme­nt d’engager, sans précipitat­ion, une réflexion avec les associatio­ns pour une réforme de la fiscalité locale, répondant ainsi à une forte demande des élus.
(Photo AFP) Le Premier ministre a affirmé la volonté du gouverneme­nt d’engager, sans précipitat­ion, une réflexion avec les associatio­ns pour une réforme de la fiscalité locale, répondant ainsi à une forte demande des élus.

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