« L’histoire du tennis »
Avant la finale contre la Belgique au stade Pierre-Mauroy, Noah et les Bleus livrent leurs inquiétudes sur l’avenir de cette épreuve mythique
Inquiet, Noah ? « Oui, si ça continue comme ça », pose-t-il, le ton grave. Inquiet pour l’avenir de cette compétition mythique qu’est la Coupe Davis. « Quand je vois la Laver Cup (une compétition Europe contre le reste du monde impulsée par Federer, Ndlr) et tous les moutons qui boivent les paroles des uns et des autres sans broncher, je me dis que je vis sur une autre planète… », lâche un capitaine acerbe. « L’argent, c’est le pouvoir, mais il y a autre chose. La Coupe Davis, c’est l’histoire du tennis, c’est la tradition du jeu. Quand on aime le jeu, on essaye de le préserver. » Cash.
« Contraignant, mais il n’y a pas plus beau »
« Je comprends que les gars qui l’ont gagnée arrêtent. C’est éprouvant, c’est trop dur quand on se prépare aussi à gagner Wimbledon ou l’US Open », juge Richard Gasquet, faisant référence aux absences de Murray, Federer et Nadal pour diverses raisons. « C’est très contraignant mais il n’y a pas plus beau que de défendre les couleurs de son pays », pense Lucas Pouille, qui vit sa deuxième saison de Coupe Davis. Il livre d’ailleurs une anecdote sur son amour pour cette épreuve : « Début février, après l’Open d’Australie, j’étais blessé mais je suis resté me soigner avant d’aller directement au Japon avec l’équipe. Je n’ai pas joué mais ça me tenait à coeur d’être avec le groupe. » « C’est une des plus belles compétitions au monde », ajoute Julien Benneteau, qui vit peut-être son dernier rassemblement avec l’équipe de France.
« La jouer tous les deux ans »
« Le problème, c’est le calendrier. L’ITF (Fédération internationale de tennis) n’est pas bonne et aurait dû le réformer il y a bien longtemps », pointe Gasquet. Que faire alors, pour la replacer au centre du jeu ? « Peut-être la jouer tous les deux ans, mais je ne sais pas, c’est difficile à dire », s’interroge le Biterrois. Benneteau est plus tranché : « Il faut la jouer tous les deux ans, pour la rendre encore plus rare et plus mythique. L’ITF a un joyau entre les mains et doit lui redonner de la valeur. » Le plus rapidement possible.