Concertation suite dans le Var pour une future police
À l’heure où Emmanuel Macron ferraillait devant des maires de France mécontents, le préfet du Var menait la concertation sur la police de sécurité du quotidien. Semble-t-il dans un certain consensus. Hier après-midi, en préfecture, une quarantaine d’intervenants (dont le métier n’est pas la sécurité) a participé à une réunion de concertation. Autour de la table des représentants des réseaux de transport, bailleurs sociaux, acteurs de santé, missions locales… Tous étaient invités à s’exprimer sur leur expérience de terrain. Et donner leurs doléances.
Réactivité des forces de l’ordre
À en croire le préfet, les retours spontanés sont positifs. « La réactivité des forces de l’ordre a été louée par les personnes présentes, a retranscrit Jean-Luc Videlaine.
Je ne dirai pas que la situation est idyllique, bien sûr,
mais tous se félicitent de la disponibilité des forces de police et de gendarmerie. » La réunion n’avait pas pour ambition « de définir ce que sera le nouveau système
dans le Var », cadre le préfet, mais elle va alimenter un rapport à rendre le 15 décembre. Voilà pour la méthode Macron, qui ne veut surtout pas donner à penser que les décisions sont prises par le haut, depuis le sommet de l’État mais sont bien l’émanation du terrain. Alors que dit le terrain ? À défaut d’assister à la réunion, la réponse est impossible. Mais le préfet est le premier à faire état de doléances. « Dans le monde des bailleurs sociaux, certains considèrent qu’ils sont sous-informés, par exemple de faits, d’incidents qui peuvent les concerner »,
illustre Jean-Luc Videlaine. Une meilleure information par les forces de l’ordre leur permettrait
« de distinguer ce qui relève de la réalité, de rumeurs amplifiées ».
« Avoir des informations plus régulièrement et savoir ce qu’il se
passe, » c’est une demande partagée par Jacques Vandebeulque, directeur général adjoint de Toulon Habitat Méditerranée.
Intervenir, oui mais en sécurité
« L’idée est d’avoir un échange quotidien sur de petits phénomènes, des incivilités. Tout ce qui provoque un mal-être, détaille-t-il. On aimerait améliorer le quotidien des gens et ne pas avoir ce sentiment délétère qui peut planer sur un quartier.»
Il ose même espérer « une mission dédiée dans cette police de sécurité du quotidien ». Parmi les professionnels proches du terrain, les équipes médicales d’urgence du Samu 83 sont appelées au plus près de malades, ou de blessés. En toutes circonstances. «Nous demandons une sécurisation des équipes Smur, en intervention. Quand la police ou la gendarmerie est là, elle joue pleinement son rôle. » Sans cela, impossible de se déployer sereinement pour s’occuper d’un patient. « S’il y a encore des tirs, c’est impossible.»
Avec cette concertation sur la police de sécurité du quotidien, le préfet du Var défend « un concept et un vocabulaire nouveaux ». Un policier de terrain dit au contraire : « J’ai l’impression de revenir 20 ans en arrière. » Du temps de la police de proximité.