Rachid Temal (PS): «Nous devons réaffirmer un projet de société»
Le sénateur PS Rachid Temal, représentant légal du Parti socialiste, est dans le Var ce soir pour participer, aux côtés des militants de la Fédération du Var et de son premier secrétaire Bernard Giner, à l’un des débats internes organisés dans le cadre de la refondation du parti.
Comment se déroule votre tour de France des forums de la refondation ? On travaille sur le fond, on réfléchit. À ce qui s’est passé, ce qu’est le socialisme du XXe siècle quels sont les enjeux, les grandes mutations…
L’atelier auquel vous participez ce soir, dans le Var porte sur les grands défis du PS. Quels sontils ? Après la défaite historique – non seulement le score de Benoît Hamon mais aussi nos résultats aux législatives – que nous avons vécue, il faut reprendre le sens de l’histoire… Le socialisme est-ce qui porte la lutte contre les injustices, l’émancipation individuelle et collective. Donc, nous devons réaffirmer un projet de société, dire aux Français ce qu’est notre vision de la France, où nous voulons aller dans l’environnement qui est le nôtre aujourd’hui : la dimension européenne, la question de la mondialisation, avec les mutations que nous avons devant nous comme le défi climatique, la question de l’emploi, de la sécurité, etc. Enfin, nous devons réinventer notre fonctionnement interne. Le défi que nous avons à relever sera long et compliqué.
N’allez-vous pas manquer de temps, puisque les prochaines échéances seront les Européennes en ? Nous travaillons déjà sur la question européenne. Les et décembre prochains, nous présenterons une déclaration au sommet des partis socialistes européens à Lisbonne. Mais il ne faut pas tomber dans le piège qui serait de ne pas prendre le temps nécessaire pour parler aux Français, pour échanger et partager…
Les affaires qui touchent le PS comme l’ancien président des MJS accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles, le tweet antisémite de Gérard Filoche, ne viennent-elles pas parasiter les débats ? C’est vrai. C’est la vie malheureuse d’un parti et nous prenons des décisions rapides. Sur la question des violences faites aux femmes, de l’égalité, j’ai mis en place il y a un mois un plan pour que notre parti soit exemplaire sur ce sujet-là. Les trois anciennes ministres des Droits des femmes sont à nos côtés, élaborent des modules de formation pour que les militants, les adhérents intègrent cela. Se pose aussi la question de l’intervention lorsqu’une femme, militante, se sent victime ou menacée… Je ne crois pas que beaucoup de partis travaillent sur ces sujets-là. Nous le faisons car notre parti est un parti féministe ; il a toujours porté les politiques sur la parité, nous soutenons les combats des associations féministes et nous devons aussi en notre sein, initier une telle démarche. Et plus largement, nous nous étions engagés pour que dans la vie interne du parti, il y ait une égalité réelle entre les femmes et les hommes. Sur l’autre point que vous évoquez, on touche à l’essentiel : la question du racisme, de l’antisémitisme, des valeurs d’humanisme. Nous ne pouvions pas prendre d’autres décisions que celle-là. Nous combattons toutes les formes de racisme et du rejet de l’autre.
Ces polémiques n’apportent-elles pas la preuve finalement que le PS n’est pas mort, contrairement à ce que certains avaient prédit ? Le parti socialiste n’est pas mort en effet. Il connaît une crise, qu’il doit savoir dépasser et se reconstruire. Il faut être lucide et déterminé.