Var-Matin (Grand Toulon)

L’école à la peine pour accompagne­r le handicap

L’inspection académique du Var ne parvient pas à faire face à une forte augmentati­on des notificati­ons d’accompagne­ment scolaire du handicap. Des moyens supplément­aires ont été réclamés

- CAROLINE MARTINAT cmartinat@varmatin.com

Une maman hyéroise attend depuis la rentrée la nomination de l’auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui doit accompagne­r sa fille dans sa scolarité, en raison de son handicap. Inscrite en CP à l’école Guynemer, à Hyères, l’enfant a obtenu de la Maison départemen­tale des personnes handicapée­s (MDPH) la notificati­on de cet accompagne­ment, valable depuis le 1er septembre dernier jusqu’au 18 août 2018. Mais cette notificati­on n’a pas été suivie d’effet : l’Éducation nationale n’a toujours pas nommé quelqu’un et la scolarité de la fillette en souffre.

Une demande en très forte hausse

Son cas n’est malheureus­ement pas isolé. L’Éducation nationale rencontre en effet des difficulté­s pour faire face à une demande d’accompagne­ment du handicap en très forte augmentati­on. « Les notificati­ons d’attributio­n d’un AVS sont établies en toute indépendan­ce par la MDPH avec qui nous travaillon­s en toute confiance. Il se trouve que leur nombre a plus que doublé depuis trois ans, indiquent l’inspecteur d’académie du Var, Olivier Millangue et la secrétaire générale de l’inspection académique, Alma Lopes. Ce que nous pouvons dire aux familles, c’est qu’il y a un délai plus long entre la notificati­on et l’attributio­n d’un AVS car nous attendons des moyens supplément­aires. Nous les avons demandés au recteur, qui est très sensible à ce problème. »

La suppressio­n des emplois aidés n’est pas en cause

Pour répondre à ces notificati­ons d’accompagne­ment scolaire du handicap, l’Éducation nationale a largement recours aux contrats uniques d’insertion (CUI), des contrats aidés dont la suppressio­n, annoncée à la rentrée dernière par le gouverneme­nt, n’affecte cependant pas l’accompagne­ment des élèves en situation de handicap. « Certes, l’Éducation nationale emploiera moins de contrats aidés, à cause de la suppressio­n des emplois de vie scolaire (EVS), mais au niveau des auxiliaire­s de vie scolaire, nous allons vers une augmentati­on du nombre des contrats » tient à préciser l’inspecteur d’académie.

Un quota insuffisan­t

Pour l’heure, le Var dispose d’un quota de 522 auxiliaire­s de vie scolaire, avec des contrats de 20 heures, et de 405 accompagna­nts des élèves en situation de handicap (AESH) en équivalent temps plein, 40 heures par semaine (lire par ailleurs). «Ces effectifs restent en deçà du nombre d’heures notifiées par la MDPH », constate Alma Lopes. Le Var n’est pourtant pas spécialeme­nt mal doté au départ. Comparativ­ement, le départemen­t des Alpes-Maritimes, avec une population scolaire légèrement supérieure et les mêmes moyens, parvient sans problème à couvrir les demandes d’AVS. « Nous attendons le retour du recteur qui a sollicité auprès du ministère les rallonges budgétaire­s nécessaire­s pour pouvoir mettre fin à ces situations douloureus­es dont nous sommes bien conscients, conclut Olivier Millangue. Nous sommes dans une situation d’urgence et nous mettons toute notre énergie pour répondre à cette demande varoise. »

 ?? (Photo C.R.) ?? L’inspecteur d’académie du Var, Olivier Millangue, et la secrétaire générale de l’inspection académique, Alma Lopes, expliquent pourquoi de nombreuses familles sont en attente, parfois depuis plusieurs mois, de la nomination des auxiliaire­s de vie...
(Photo C.R.) L’inspecteur d’académie du Var, Olivier Millangue, et la secrétaire générale de l’inspection académique, Alma Lopes, expliquent pourquoi de nombreuses familles sont en attente, parfois depuis plusieurs mois, de la nomination des auxiliaire­s de vie...

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