Var-Matin (Grand Toulon)

Vraiment nul ! FANNY ROCA

Pour la première fois de son histoire, le Japon n’a pas perdu face à la France. Avec un peu plus de réussite, il aurait même pu l’emporter. Le chantier reste immense

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Pour cette grande première sur la pelouse synthétiqu­e de Nanterre, le Japon est venu arracher un nul héroïque à un bien pâle XV de France. Et ce dernier, qui devait une revanche à ses supporters après sa piètre prestation du weekend dernier face à l’Afrique du Sud (défaite 17-18), n’a vraiment pas rassuré. Vraiment pas. Il ne risquait d’ailleurs pas de se mettre le public, finalement venu plus nombreux que prévu, dans la poche, au vu de son démarrage apathique. Presque nonchalant. Logiquemen­t, les Japonais, plein d’entrain, ouvraient le score (0-3, 4e). Thomas, le plus remuant des Français, tentait bien de réagir et d’ouvrir une brèche dans la foulée, mais la passe de l’ailier du Racing pour Penaud était un poil en-avant. Et ce sont bien les Nippons qui imposaient une grosse séquence aux Bleus. Sans complexe. Vitesse, percussion, intensité, jeu en mouvement... Les «Brave Blossoms» justifiaie­nt pleinement leur réputation de nation offensive (3063 face à l’Australie, 39-6 contre les Tonga). Un peu désorganis­és, certes, mais semant sans arrêt la pagaille dans une défense française en panique. Pétrifiée.

Tout proches de la défaite

Et ce qui devait arriver... Le talonneur Horie, parfaiteme­nt servi par Matsushima, son arrière aux appuis de feu, plantait le premier essai de la partie, tout là-bas en coin. Dans un stade silencieux. Et médusé. Ce même stade duquel descendaie­nt des sifflets quelques minutes plus tard, lorsque le capitaine Guirado demandait à son ouvreur TrinhDuc de prendre les points face aux perches. Sans panache. (6-8, 30e). L’essai de Slimani, en force, transformé juste avant la sirène (13-8, 40e), avait le mérite de permettre à tout le monde de respirer un petit peu mieux. Oh, à peine, tellement on ne décelait aucune maîtrise, mais c’était toujours ça de pris. Sauf que les Japonais, toujours aussi généreux, repartaien­t sur le même rythme. Et après plusieurs tentatives tout en vitesse, Lafaole égalisait, tout en puissance, avant que Tamura ne donne l’avantage aux siens (13-15, 42e). Et comment dire... Rien n’était volé, hein ! Alors dans la nuit, il y avait cet éclair de Trinh-Duc. Un bijou de diagonale au pied, qui tombait directemen­t dans les bras de Lacroix. Le sosie de Julien Doré, casque sur le cuir chevelu en plus, n’avait plus qu’à aplatir. Et l’essai était bonifié. Ouf ! (20-15, 49e) On croyait que le pire était passé. Plus de jus, du côté des Nippons? Pas vraiment. Héroïques, enthousias­mants, les Rouge et Blanc terminaien­t même plus forts que les Bleus. Avec un dernier essai du pilier Valu, au nez et à la barbe de la défense française. Non transformé, heureuseme­nt pour l’honneur français... Mais quelle tristesse...

 ?? (Photo AFP) ?? Apathiques, dominés, même, par des Japonais bien plus entreprena­nts, les Bleus n’ont vraiment pas rassuré, hier soir.
(Photo AFP) Apathiques, dominés, même, par des Japonais bien plus entreprena­nts, les Bleus n’ont vraiment pas rassuré, hier soir.

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