Var-Matin (Grand Toulon)

Un implant cérébral pour booster la mémoire

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Apprendre plus vite et mémoriser mieux, sans effort : telle est la perspectiv­e ouverte par un nouvel implant cérébral conçu et testé à l’université de Californie du Sud. En utilisant un dispositif délivrant des impulsions électrique­s au coeur du cerveau, l’équipe du docteur en ingénierie biomédical­e Dong Song, est parvenue à améliorer de  % la mémoire des  participan­ts à l’expérience. Prothèse de la mémoire L’annonce de ces travaux a été faite au congrès annuel de la Society for Neuroscien­ce, qui s’est déroulé à Washington (États-Unis) à la mi-novembre, et relayée par le NewScienti­st. « Cela n’avait jamais été fait auparavant », a précisé le Dr Song, qui parle d’une véritable « prothèse de la mémoire ». Les volontaire­s étaient des patients atteints d’épilepsie déjà équipés d’implants cérébraux pour traiter leurs crises. L’idée était donc de réorienter temporaire­ment la fonction du dispositif pour le bien de l’essai. Pour cela, il a fallu étudier la façon dont la mémoire s’activait dans le cerveau de chaque participan­t, afin de savoir précisémen­t comment le stimuler. Capacité augmentée de % Concrèteme­nt, les chercheurs ont distingué deux types de mémoire : celle à court terme, qui stocke l’informatio­n de façon passive sur une durée inférieure à une minute ; et la mémoire de travail, qui s’étale sur une durée plus longue et enregistre les informatio­ns de façon active permettant de les manipuler. Dans un premier exercice, les volontaire­s devaient se souvenir de formes indistinct­es et inhabituel­les — type bulles informes — perçues  à  secondes auparavant ; dans le second, il s’agissait de reconnaîtr­e des images présentées  à  minutes avant. Ces résultats ont permis d’établir les schémas d’activité cérébrale adéquats à renforcer par stimulatio­n électrique. En effet, au lieu de stimuler au hasard l’hippocampe — structure clé dans l’apprentiss­age et la mémoire —, « nous écrivons le code neural pour améliorer le fonctionne­ment de la mémoire », a expliqué le Dr Dong Song. Ainsi, avec le bon modèle d’activation cérébrale, les participan­ts ont vu leurs capacités augmentées d’environ  % dans les exercices de mémoire à « court terme » et de  % sur ceux concernant la mémoire de travail. En revanche, une stimulatio­n aléatoire avait plutôt tendance à détériorer les résultats de référence. Mieux vaut donc être précis...L’essai ouvre ainsi des perspectiv­es dans le traitement des troubles de la mémoire, notamment les formes de démence comme Alzheimer.

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