Var-Matin (Grand Toulon)

L’Iran est-il le nouvel eldorado ? Idées

L’Iran est-il le pays du Moyen-Orient où il faut aller parce que présentant de vraies opportunit­és de business ou subsiste-t-il trop d’entraves pour se lancer dans l’aventure ?

- PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Le marché iranien est en passe de s’ouvrir. Est-ce le moment de s’y engouffrer ? L’Apex, premier club des exportateu­rs de Paca, en a fait le sujet de sa conférence à l’Ipag à Nice. Voici les cinq éléments à retenir avec Matthieu Étourneau, directeur général du Centre français des Affaires de Téhéran.

. Un contexte positif

Les sanctions envers l’Iran sont en partie levées. L’accord signé le 14 juillet 2015 est entré en vigueur en 2016. Il existe de vraies opportunit­és de business. L’Iran dispose d’un large marché domestique, d’une population éduquée avec une large classe moyenne. Les ressources humaines y sont de qualité équivalent­e à celles de la France. Les habitudes de consommati­on sont proches de celles des Occidentau­x. Avec une réelle appétence pour les produits français.

. Un bon trend de croissance

L’Iran qui fait 400 M$ de PIB est sur un trend de croissance équivalent à celui de la Turquie du début des années 2000. Le pays a à sa tête un président réformateu­r. Il faut qu’il réussisse à libérer l’économie.

. Un risque financier

Le système financier iranien opaque reste un frein. Le risque de faillite dans le monde bancaire iranien est important. Autre frein, seules trois ou quatre banques étrangères travaillen­t avec l’Iran. Le contexte politique crispe toujours les banques occidental­es. Le risque de retour des sanctions américaine­s et l’opposition avec l’Arabie Saoudite en sont deux raisons.

. Peu de privés

Autre élément à prendre en compte, le secteur privé ne représente que 15 % en Iran. La grande majorité des groupes sont publics ou parapublic­s. Les fondations religieuse­s qui captent l’argent des pèlerins réinvestis­sent dans l’économie. Les Gardiens de la révolution sont aussi des acteurs importants. Il est strictemen­t interdit à des structures étrangères de travailler avec des entreprise­s qui ont des liens avec ces fondations. Il faut être très vigilant sur ce point.

. Des opportunit­és réelles

Quand l’Occident s’est retiré d’Iran par sanction, les entreprise­s asiatiques ont investi la place. L’Iran n’est pas un désert économique. Énergies, hautes technologi­es, transports, agricultur­e, retail sont des secteurs qui offrent des opportunit­és. Le pays a un vrai besoin de modernisat­ion. Resistex ne résiste pas Resistex, entreprise azuréenne spécialisé­e dans les solutions d’éclairage, a été approchée par une entreprise iranienne il y a quelques mois. Plutôt que de voir la levée de l’embargo comme une menace - des entreprise­s étrangères vont être tentées d’entrer en concurrenc­e avec elle -, cette entité iranienne spécialisé­e dans l’éclairage public préfère le voir comme une opportunit­é de diversific­ation. Elle a tendu la main à Resistex et pour Bernard Alfandari, son président, c’est banco. Une entité franco-iranienne naîtra en . « Les obstacles rencontrés sont essentiell­ement bancaires, confirme Bernard Alfandari. Mais le potentiel identifié est vertigineu­x. Il est supérieur à celui de la France eu égard à la dynamique de la population et du marché de la construtio­n. »

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(Photo C.L.) L’Apex avait invité le directeur général du Centre français des Affaires de Téhéran pour faire le point sur le marché iranien.

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