« Balance – toi – au fisc ! »
Un grand merci au ministre des Comptes publics qui souhaite moins s’emparer des comptes privés. À l’avenir et en vertu de la bienveillance de l’administration et du droit à l’erreur de l’administré, le contribuable défaillant économisera la moitié des intérêts et évitera les pénalités en s’auto-dénonçant. Il conviendra donc qu’il soit plus rapide que ses voisins qui jusqu’à présent se chargeaient de signaler aux autorités l’insupportable confort de son train de vie. Il faudra aussi avoir un geste en faveur des « indics » accrédités auprès de Bercy que le sursaut d’honnêteté des mauvais payeurs privera de leurs ressources habituelles. L’État sera également à la peine puisqu’il ne pourra plus appliquer le taux usuraire de % pour un jour de retard, contraire à la loi et autorisé au seul percepteur. Restent à définir plus précisément les modalités de cette bienveillance que nous prodiguera le fonctionnaire qui sera désormais notre interlocuteur unique. Empruntera-t-elle la forme d’une tasse de thé servie sur le guichet tandis qu’on remplit un formulaire, d’un siège confortable et de la disposition de magazines parus dans l’année en cours afin de meubler les attentes ou de signes extérieurs d’empathie allant de la tape dans le dos pour les contributeurs modestes à l’accolade réservée aux gros rançonnés? Avec peut-être baiser sur le front si, pour faire plaisir à M. Macron,
on a encouragé une start-up...