Figue de Solliès : avec la sécheresse, % de pertes
Avec des calibres plus petits, la récolte 2017 de la figue de Solliès accuse une baisse des volumes. L’appellation a également pâti d’une période de classification en AOP figée
Deux ans après la récolte record de 2015 (lire chiffre ci-contre), l’appellation AOP Figue de Solliès a connu un exercice plus délicat, comme beaucoup d’autres secteurs de l’agriculture varoise. « La sécheresse nous a fait mal. L’irrigation nous a permis de limiter la casse lors des deux dernières années, mais là, les volumes ont baissé », commente Cyril Kointz, l’animateur-qualiticien du Syndicat de défense de l’appellation. La baisse des volumes est estimée à -20 % par rapport à 2016, le tonnage étant passé de 1087 à 870 tonnes. Pour retrouver des volumes en dessous du millier de tonnes, il faut remonter à l’année 2011...
Diamètre trop petit
Les figues classées en AOP sont passées de 567 à 423 tonnes. La faute à des calibres insuffisants, inférieurs aux 40 mm de diamètre requis, qui ont causé de nombreux déclassements. « On a eu des fruits de grande qualité, concentrés en sucre, mais les diamètres trop petits, de 35 à 40 mm, n’étaient pas conformes au cahier des charges de l’appellation. C’est dommage car il ne manquait pas grand-chose... », souffle Cyril Kointz. À ce frein naturel s’est ajoutée la contrainte de la période du classement en AOP, établie par l’INAO du 15 août au 15 novembre. Problème, avec la sécheresse, la récolte a été extraordinairement précoce, si bien que de nombreux volumes n’ont pu obtenir la classification. « La récolte a démarré dès le 3 août. On a eu des gros volumes tout de suite, mais on n’a démarré la chaîne (la trieuse-calibreuse, Ndlr) de la coopérative que le 16 août. Du coup, les volumes non classés en AOP ont été vendus à l’industrie pour la transformation », commente l’animateur du Syndicat. Le chiffre d’affaires des producteurs s’en est logiquement ressenti. Pour ne plus avoir à revivre une situation qui, changement climatique oblige, risque de se reproduire, le Syndicat de défense a souhaité introduire davantage de souplesse dans son nouveau cahier des charges. À l’horizon 2020 ou 2021, lorsque l’extension de l’appellation à la figue de transformation entrera en vigueur (lire ci-contre), le Syndicat aura la liberté de fixer lui-même les dates de classification en AOP. « On ne subira plus ce carcan », se réjouit Cyril Kointz qui estime la récolte 2017 « mi-figue, mi-raisin ».« On reste optimiste car on ne devrait pas tomber plus bas en terme de calibre. Les arbres ont à manger et à boire. Il faut juste que les cieux soient plus cléments avec nous... ». L’appel est lancé...