Faire accepter la séparation des parents aux enfants Psycho
Lorsqu’un couple éclate, les bambins peuvent être perturbés. Rien de plus normal. La communication est primordiale pour qu’ils puissent surmonter ce changement
La famille, ça ne rime pas toujours avec bonheur. Mais ce n’est pas parce qu’il y a séparation, qu’il va y avoir de la douleur. » Florian Ben Soussan en connaît un rayon sur ces émotions, lui qui les côtoie chaque jour dans son cabinet de psychothérapie de Toulon. Il rencontre beaucoup d’enfants (dans le cadre d’une consultation dédiée à cette thématique) que leurs parents, en cours de séparation ou juste après, amènent de leur propre chef ou sur les conseils par exemple d’un enseignant. « Il faut se dire que la séparation n’est pas forcément compliquée ou que si elle l’est, c’est une complication normale. Pour un bambin, quand papa et maman décident de ne plus vivre ensemble, c’est normal de se sentir un peu mal. » Une multitude de facteurs interviennent dans ces situations. Selon l’âge, le contexte, voire le motif de la rupture (l’un des adultes a rencontré quelqu’un d’autre), les choses ne se passent jamais de la même façon et n’ont jamais les mêmes répercussions. Cependant, certains aspects demeurent : «Les parents doivent accepter que leur enfant, quel que soit son âge, portera le souhait, consciemment ou non, qu’ils se remettent ensemble. D’où les difficultés parfois à accepter un beau-père ou une belle-mère. »
Communiquer…
Le psychologue se bat contre les non-dits. « Même petits, ils comprennent ce qui se joue, ils saisissent des bribes de conversations, de disputes… Alors il faut leur parler, leur expliquer, leur dire clairement que papa et maman se séparent mais qu’ils ne quitteront pas leurs enfants, qu’ils continueront à les aimer. » Parfois, l’absence de mariage, et donc de divorce, rend les choses un peu floues. « Avant, il y avait la procédure de divorce : cela prenait du temps et du sens. Les modalités de garde étaient établies par un juge et s’imposaient à tous. Aujourd’hui, ceux qui ne sont pas mariés peuvent décider ensemble de ce qu’ils vont faire. Mais les choses ne sont pas toujours claires, surtout pour l’enfant qui adumalàserepérer, à savoir quand il est chez qui. » Le psychologue conseille d’avoir recours à un JAF (juge aux affaires familiales), qui permet d’ordonnancer les choses en tenant compte des intérêts de chacun, et évitant que l’une des parties ne soit lésée. « Pour les enfants, c’est également plus simple car on leur explique que le juge a déterminé qu’ils iraient chez l’un et chez l’autre selon un calendrier établi. Il n’y a rien à remettre en question. Et c’est d’autant plus simple
Le fait d’avoir un cadre fixé par un juge est un élément sécurisant
Florian Ben Soussan
quand arrive un nouveau beau-parent car les choses s’imposent également à lui, souffle Florian Ben Soussan. C’est également rassurant pour le bambin dont les parents ne se parlent plus: le fait d’avoir un cadre fixé par le juge est un élément sécurisant. » Le psychologue compare le rôle du magistrat à la ceinture de sécurité que l’on attache dans un avion en proie aux turbulences de la séparation.
Et informer
L’une des règles fondamentales à respecter avant de conduire son minot chez un psy est d’en informer l’autre parent. Comme le rappelle le professionnel, «nous ne sommes pas des avocats, nous ne prenons pas partie ». Le professionnel n’hésite pas à «renvoyer» des bambins chez eux « car il est des cas où les enfants vivent les choses sereinement et n’ont pas besoin de moi. En revanche, je leur dis toujours que si un
jour, ils ne se sentent pas très bien et qu’ils veulent parler, ils peuvent revenir me voir. » Un conseil qu’il pourrait aussi adresser aux adultes…