Une soirée très arrosée et des policiers insultés
En état d’ébriété, un menuisier lyonnais a copieusement insulté des policiers lors du contrôle du véhicule d’un de ses compères. Il a écopé de six mois de prison
Karim B., ne se souvient de rien à la barre du tribunal. Ce Lyonnais d’une quarantaine d’années était saoul au moment de son interpellation, samedi. À Hyères, ce menuisier fête la fin d’un chantier sur lequel il travaillait depuis plusieurs semaines en compagnie de trois personnes qu’il connaît « plus ou moins », dont celui pour qui il a réalisé les travaux. Il y a d’abord le restaurant, où les convives descendent deux bouteilles de vin et s’envoient deux tournées de digestifs. Comme tout se passe bien, les festivités se poursuivent chez l’un des protagonistes. Là encore, l’alcool, champagne inclus, coule à flots. Ils décident ensuite, pour bien terminer la soirée, de sortir, avec deux voitures. Karim B. n’a pas la sienne mais se retrouve à conduire le Renault Modus de la seule femme de ce groupe. « Cette dame avait décidé de monter dans la Maserati de son ami et vous avait laissé la clé de son véhicule », rappelle le président, M. Boulanger, au prévenu.
Il refuse de souffler dans le ballon
« Sur la route, il y a la police. La Maserati est contrôlée et vous êtes derrière puisque vous la suiviez. Vous sortez du véhicule et vous vous mettez à copieusement insulter les trois fonctionnaires avant de refuser de vous soumettre à l’éthylotest. » Le quadragénaire serait en fait sorti de la voiture pour défendre avec véhémence ses amis, d’après le rapport des forces de l’ordre. « Je ne vais pas vous contredire. C’est incroyable mais je n’ai aucun souvenir », s’excuse-t-il. « Les trois policiers ont confirmé cette version, on peut donc leur faire confiance », estime le procureur de la République. « Ce qui me pose problème, c’est que Monsieur a déjà été condamné pour des faits similaires et que son casier comporte déjà dix mentions », ajoute-il. Il demande au tribunal de se montrer « sévère »etrequiert six mois de prison ferme.
« Il faut faire preuve de pondération »
« Mon client est sincère dans sa déclaration. Je pense que c’est uniquement son casier judiciaire chargé qui l’amène à la barre de votre tribunal. Il faut faire preuve de pondération et de mesure dans ce dossier », affirme son avocat. « Pour cette raison, je pense qu’il n’y a pas besoin de mandat de dépôt. Et puis, mon client est professionnellement et socialement inséré et n’a plus fait parler de lui depuis dix ans », poursuit la défense. « C’est vrai, j’ai un passif. C’est pour ça que j’ai quitté Lyon. Avant, je n’avais rien mais maintenant, j’ai une situation et j’essaie d’être exemplaire », explique le prévenu. Un dernier argument qui a peut-être convaincu le tribunal. Karim B. s’en sort avec six mois de prison sans mandat de dépôt. Il n’ira pas à La Farlède et pourra aménager sa peine.