« Pour un regard, c’est ridicule... »
Une histoire de regards. Vers deux heures du matin, le 13 novembre dernier, Alexandre B., 29 ans, grand gaillard au nez aquilin, rentre seul d’un anniversaire et circule en scooter le long de l’avenue Foch, à Toulon. Il chute. Au même moment passe une voiture. Ses trois occupants assistent à la scène. La fenêtre avant-droite est ouverte. Le conducteur du deux-roues se sent provoqué, il assène un coup-depoing au passager. Il casse également un carreau. « Je pensais qu’ils se moquaient de moi car ils
riaient », livre le prévenu. Les autres passagers, dont le conducteur, sortent de la voiture. S’en suit une brève bagarre, le temps que la police intervienne.
« Il a surréagi »
Face aux agents, l’individu refuse de se soumettre au contrôle d’alcoolémie. Chose qu’il conteste formellement à la barre. « C’est un déchaînement de violence, c’est gratuit. C’est
aussi simple que ça », tonne l’avocate de deux des victimes, qui réclame 500 euros au titre des préjudices physique et moral. Pour le procureur, cette violence pour un regard est « ridicule ».« Pour un sourire, il a surréagi. Sur son casier, il y a cinq mentions pour des faits de violence. Je demande douze mois et des soins pour cette agressivité », ajoute-t-il. C’est alors au tour de la défense de s’exprimer. « Les trois victimes n’ont pas eu un seul jour d’ITT, et j’insiste là dessus. Je tiens aussi à signaler qu’une d’elles ne s’est même pas rendue à la confrontation avec la police, ni au tribunal. C’est pour cette raison que l’audience a été renvoyée et que mon client a fait trois semaines de détention », détaille Me Barriol, qui plaide la relaxe pour l’alcoolémie et souligne la promesse d’embauche qui attend ce réceptionniste.
« Laissez-moi une chance de concrétiser les efforts que
j’ai faits depuis 2013 », implore Alexandre B., qui vient d’obtenir un Bac pro avec mention. Il écope d’un an de prison dont six mois avec sursis et pourra aménager sa peine. Il devra également indemniser les victimes.