L’interview du jour
Florence Portelli : « Un débat aurait accru la participation »
C’est la dernière ligne droite pour les trois candidats qui briguent la présidence des Républicains. Avant le premier tour dimanche, Florence Portelli tiendra ce soir à 19 heures une réunion publique à l’hôtel Radisson Blu, 2, boulevard Jean-Hibert à Cannes, où elle sera accueillie par son principal partisan azuréen, le maire David Lisnard, après un passage dans l’après-midi par Villeneuve-Loubet, le fief de Lionnel Luca qui la soutient également.
Briguer la présidence des Républicains, un parti toujours imprégné par la culture du chef, est-ce plus compliqué pour une femme ? Non, parce que je ne suis pas du genre à me plaindre, les difficultés me galvanisent plutôt. Il est vrai que j’ai droit à un peu plus de condescendance que les autres candidats et c’est parfois agaçant. Mais je vous rappelle que Michèle Alliot-Marie avait été élue, contre les pronostics, présidente du RPR en . Les militants ne sont pas machos et ils savent aussi que les femmes ont parfois plus de courage que les hommes.
Vous n’avez pas obtenu le débat télévisé que vous vouliez. Les échanges de fond ont-ils été escamotés ? Oui, bien sûr. Je trouve curieux que Laurent Wauquiez ait eu peur d’un débat à la télé. C’est dommage, car cela aurait accru la participation des militants au scrutin.
Vous allez prendre des voix à Laurent Wauquiez, alors que vous semblez assez proche de ses idées… Non, je ne suis pas proche de ses idées, que je ne connais d’ailleurs pas toutes puisqu’il en a beaucoup changé. J’ai fait la campagne présidentielle de François Fillon jusqu’au bout parce que j’étais attachée à son programme et j’ai une obsession personnelle qui est la réduction des fractures sociales et territoriales. Je suis également très sensible aux territoires ruraux et à des thématiques que la droite a occultées, comme l’écologie et la culture. Enfin, contrairement à Laurent Wauquiez, je formule des propositions pour le parti, pour y accroître la démocratie. On n’est pas là pour choisir le futur président de la République, mais quelqu’un qui sache réformer notre mouvement.
Les fractures sociales et territoriales, comment voulez-vous les réduire, concrètement ? En travaillant sur la place des services publics dans les zones rurales, sur la place de l’éducation et de la culture aussi dans ces zones, en répondant aux problématiques d’emploi dans des régions désindustrialisées, en ayant une position très ferme contre l’extension des métropoles qui s’opère au détriment de la France rurale…
Vous prônez la fin de la double appartenance. Agir, la droite constructive, ce n’est déjà plus LR ? Je précise bien que je n’exclus pas les mouvements qui composent notre famille (Libres !, Sens commun). Je suis seulement opposée à la double appartenance à deux partis différents, que je trouve malhonnête. On ne peut pas courir deux lièvres à la fois.
Vous voulez créer un statut de sympathisant gratuit. C’est ce qu’a fait Macron et c’est un peu artificiel… Macron n’a rien inventé, c’est Ségolène Royal qui avait eu cette idée dans le cadre de Désirs d’avenir. Il ne s’agit pas de gonfler artificiellement les troupes mais de s’ouvrir à la société civile. Nous devons savoir ce que pensent les gens de droite et accueillir tout le monde, pour mieux travailler ensemble.
Le score minimum que vous espérez ? Je veux être présente au second tour et gagner ensuite.