Var-Matin (Grand Toulon)

Dû se gourer »

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est mon guitariste depuis longtemps. Il y a juste Yarol Poupaud, le frère de l’acteur Melvil Poupaud, qui nous rejoint à la guitare et à la direction d’orchestre. C’est lui qui m’accompagna­it à la Tour Eiffel pour le concert de Live@home.

Comment vous êtes-vous rencontrés ? C’est marrant, parce qu’il jouait le guitariste de mon groupe dans la scène du film Jean-Philippe, où je montais sur scène au Stade de France. Comme on s’ennuie toujours beaucoup à attendre sur un plateau de cinéma, on avait improvisé quelques chansons ensemble devant les figurants qui attendaien­t avec nous. J’en avais gardé un bon souvenir. Et puis je l’ai retrouvé par hasard quand j’ai fait mon Taratata, pour l’album avec Matthieu Chedid. Matthieu lui avait demandé de venir faire la deuxième guitare. Quand j’ai vu le résultat, je lui ai demandé d’être mon guitariste sur cette tournée et il a accepté. Maintenant, il va falloir que je le présente à Robin ! Mais je ne me fais pas de soucis, ils sont tous les deux fans de Rod Stewart. Ils vont bien s’entendre! (rires)

C’est Louis Bertignac qui assurera les premières parties. Son ancien groupe, Téléphone, fut peut-être votre seul rival... À leur grande époque, ils attiraient plus de monde que moi. Mais je me consolais en me disant que c’était un groupe, pas un chanteur (rires). Je ne les considérai­s pas vraiment comme des rivaux.

Vous êtes à Cannes pour Les NRJ Music Awards. Voyez-vous dans les artistes qui vont être récompensé­s, des gens qui pourraient assurer votre relève ? Oh, il y a beaucoup d’artistes très talentueux, parmi eux. Et certains, comme Christophe Maé, font déjà de très belles carrières.

Vous parliez de l’album avec - M -. Est ce que l’accueil qui lui a été réservé vous a déçu ? Écoutez, pour moi c’est un peu l’album de ma renaissanc­e. Je ne l’ai pas fait en me disant que j’allais cartonner avec ça. Ce n’est pas un disque à tubes, plutôt un truc de musiciens, de copains. Je suis même surpris qu’on en ait vendu pas loin de 200 000. Moi, je l’aime bien ce disque et je suis sûr que plein de gens l’apprécient aussi. Je regrette juste que certains journaux s’en soient servis pour dire que je ne vendais plus. Le prochain sera plus dans mon style habituel.

Que gardez-vous de votre expérience au théâtre ? Ça a été vraiment formidable. Je l’ai fait parce que c’était un pari à relever et que j’aime ça, mais je peux dire que j’y ai drôlement pris goût. Je regarde deux ou trois pièces qu’on m’a proposées, dont une d’Amanda Sthers. J’aimerais bien trouver le temps de les jouer...

Avez-vous retrouvé sur les planches les émotions de vos débuts ? Un peu, oui. J’avais un trac terrible tous les soirs. Au début, ce qui est impression­nant, c’est le silence de la salle devant vous. Évidemment, je n’étais pas habitué ! (rires) À la fin, j’allais m’asseoir vingt minutes devant le rideau fermé pour écouter le public arriver. Ça me rassurait de le savoir là !

Vous utilisiez une oreillette ? Non et je n’avais pas de prompteur non plus. C’est ça qui me faisait le plus flipper. J’avais peur du trou de mémoire. Mais étrangemen­t, quand vous êtes là et que vous faites les gestes que vous avez répétés, le texte sort presque tout seul. Y compris les passages sur lesquels vous avez le plus trébuché en répétition. On n’arrive pas à se planter...

Dick Rivers dit qu’Elvis est sa religion. C’est toujours la vôtre? Je ne vais pas aussi loin. J’adore Elvis, j’ai découvert le rock grâce à lui, mais je n’en fais plus une idole absolue. Il y a eu du monde après lui quand même...

Bruce Springstee­n, par exemple ? On vous appelle « patron » tous les deux et il représente un peu pour les Américains ce que vous êtes aux Français : une sorte d’incarnatio­n du pays lui-même... C’est difficile pour moi de répondre à ça. Je voudrais bien ! Pour certaines personnes, je peux effectivem­ent représente­r cela, je suppose... Mais pas pour tout le monde.

Vous parlez souvent de votre amitié avec Jimi Hendrix, mais on sait peu que vous avez aussi côtoyé Jim Morrison, le chanteur des Doors, avant sa mort à Paris. Pourquoi cette discrétion à son sujet ? pour ça. Je suis plutôt comme Keith Richards, du côté des survivants. J’ai fait des excès nombreux et variés, mais j’ai toujours su m’arrêter à temps, heureuseme­nt.

Est-ce que côtoyer la mort de près vous a fait rencontrer Dieu ? Non. Je ne suis pas plus croyant qu’avant.

Et Madonna ? Ah, ah! Non plus ! (rires) Elle se couche trop tôt pour moi. Pour le premier de l’an à Gstaad, elle nous a fait dire par des amis communs qu’elle voulait qu’on se rencontre. Je l’ai appelée à une heure du matin pour lui dire de nous rejoindre à la fête mais on m’a dit qu’elle était déjà partie se coucher. Dommage !

La fin du monde annoncée pour cette année (, ndlr), ça vous tracasse ? Non pas du tout. La tournée va au-delà du 21 décembre, et j’ai des projets pour 2013. Donc ce n’est pas possible. Les Mayas ont dû se gourer ! (rires)

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