Var-Matin (Grand Toulon)

« Un ami fidèle et généreux »

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C’est le rôle le plus surréalist­e de la carrière de Johnny au cinéma et peut-être sa meilleure compositio­n. Ceux qui ont vu le film en  ne se sont pas encore remis de l’apparition de Johnny Hallyday en collants roses et tenue de torero dans Pourquoi pas moi? une comédie de moeurs décapante, signée Stéphane Giusti. Le réalisateu­r Toulonnais, dont c’était le deuxième long-métrage, se souvient encore de sa surprise quand le rocker a accepté de jouer dans son film : « L’idée de caster Johnny en torero nous était venue avec Stéphane Foenkinos dans un moment de délire où on s’amusait à lancer les noms les plus improbable­s. Une chanson de Johnny est passée à la radio et on s’est regardés en se disant: « Il serait parfait pour le rôle de José ». Comme je savais qu’il cherchait des rôles et qu’il était représenté par Artmédia comme moi, j’ai fait passer le mot, sans m’attendre à une réponse. On s’est rencontrés et il m’a dit qu’il avait beaucoup ri en lisant le scénario et qu’il voulait le faire. J’ai découvert alors un garçon très timide, totalement opposé à l’image de bête de scène que j’avais de lui. Le tournage à Barcelone s’est très bien passé, il a été adorable avec tout le monde et d’une totale humilité. Il s’est également investi dans la promo, défendant le film avec beaucoup de coeur et appuyant le message « gay friendly » qu’il véhiculait avec une grande conviction. « À cette époque, ce n’était pas évident pour une star populaire de son envergure de s’engager sur ce type de sujet. Par la suite, nous sommes restés en contact et une amitié s’est développée. Je suis allé le voir en concert, puis au théâtre et lui est venu voir mon film suivant Bella Ciao, qui parlait, entre autres, des rapports père fils. À la fin, il était en larmes et il m’a dit : « Je savais que tu étais comme moi : ton père t’a manqué ». On partageait plein de choses comme ça et on pouvait parler de tout. C’était quelqu’un de vraiment attachant. Fidèle et généreux en amitié. J’avais un copain qui était fan, et pour ses  ans je l’ai amené voir un concert de Johnny à l’Olympia. Il nous avait réservé les meilleures places et quand on est allé le remercier dans sa loge, il nous a retenus pour dîner avec Laeticia. Mon pote était aux anges. Quand j’ai appris qu’il était malade, je lui ai envoyé un petit mot et on s’est parlé. Il m’avait promis de venir me voir à Londres dès qu’il irait mieux. Il va me manquer ».

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