À Hyères, tous les leviers sont actionnés
«L’initiative du gouvernement, c’est presque le projet hyérois », a commenté Jean-Pierre Giran, interrogé, vendredi lors du conseil municipal, sur les suites qu’il pense donner à l’initiative du gouvernement. « Rénovation urbaine, c’est ce qu’on fait avec les opérations programmées de rénovation de l’habitat (OPAH-RU). Requalification de la place centrale, c’est le projet Clemenceau-Denis. Rénovation patrimoniale, c’est fait, avec la collégiale Saint-Paul. L’office du commerce a disposé cette année d’un budget de 100 000 euros pour des animations commerciales, notamment les Nuits Blanches qui ont très bien fonctionné… On travaille sur le stationnement, avec les 45 premières minutes gratuites dans les parkings et on a la navette vers les parkings relais. »
Plus de créations que de fermetures
Et si, en centre-ville, les rideaux baissés et les baux à céder sont encore nombreux, pour le maire, le travail accompli porte déjà ses fruits. «Sur 550 commerces en centre-ville, on compte 15 à 20 fermetures ces deux dernières années pour 65 créations ou reprises. Plus le circuit des arts ! » Autre volet évoqué par le gouvernement : la réduction de l’implantation des grandes surfaces en périphérie. « Le plan local d’urbanisme que nous avons adopté est conçu pour éviter ce développement. » Bref, Hyères « n’a pas attendu le gouvernement ». Pour autant, son maire entend regarder de près les propositions dévoilées vendredi «et s’il y a des adéquations, des choses qui vont dans une direction qui nous est complémentaire, nous engagerons une démarche contractuelle ». Du côté des commerçants, on ne demande pas autre chose que la poursuite, et le renforcement des efforts engagés. Pour Élie Bonadéi et Gilles Marcaillou, respectivement présidents de ACDC (Artisans et commerçants dynamiques du centre-ville) et des Vitrines d’Hyères, les deux associations de commerçants du centre-ville, les leviers à actionner sont connus, et déjà actionnés, pour la plupart : rénovation urbaine, développement du numérique, rachats de locaux pour faire baisser les loyers, limitations des grandes surfaces et promotion du centreville. « Il faut amener des jeunes, des familles avec enfants en centre-ville, plaide d’abord Gilles Marcaillou. Même si les efforts se sont accentués depuis quelque temps, on a pris du retard en matière de rénovation urbaine. » Du côté du développement du numérique très haut débit, par contre, « c’est déjà très bien engagé ».
Loyer et locaux trop petits : les vrais handicaps
« Les taxes sur les friches commerciales, c’est une très bonne chose, poursuivent les deux présidents, en faisant l’inventaire des mesures en place. C’est important de contraindre les propriétaires à revoir à la baisse leurs prétentions en matière de loyers. À Hyères particulièrement, le niveau des loyers est un handicap. Tout comme la petitesse des locaux disponible, qui rend compliqué l’arrivée des locomotives que sont les grandes marques. » À ce propos, les commerçants espèrent voir la ville poursuivre sa politique de préemption. « Pour le Colombus café qui va bientôt ouvrir, la ville a racheté les locaux pour les louer à tarif raisonnable et enfin trouver preneur, c’est une bonne chose. » À part ça ? L’ACDC et Vitrines d’Hyères verraient d’un bon oeil le recrutement d’un professionnel de la promotion commerciale, capable de créer de l’événement et de communiquer sur le centre-ville pour attirer de nouvelles clientèles. « L’objectif, c’est que Hyères ne soit pas uniquement un centre-ville touristique et saisonnier, il faut que les commerces vivent à l’année. La volonté y est, le processus est enclenché mais évidemment on souhaite que les choses aillent plus vite ! »