Assises des mineurs : tabassage mortel d’un retraité en appel
La dernière session d’assises de l’année s’achèvera cette semaine, au palais de justice de Draguignan. Elle se penchera sur une affaire de 2014 à Gardanne, jugée en première instance à Aix
Sous la présidence du conseiller Patrick Veron, de lundi à mercredi, la cour d’assises siégera en appel, en formation dite « des mineurs », où les assesseurs du président sont des juges pour enfants. C’est le parquet général d’Aix-en-Provence qui a fait appel a minima contre un jeune accusé de 20 ans, jugé le 10 février dernier par les assises des Bouches-duRhône. Il a estimé que sa peine de cinq ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve, n’était pas suffisante en regard de la gravité des faits reprochés. En l’occurrence, le passage à tabac d’un retraité de 79 ans, par un groupe de jeunes gens, âgés de 15 à 22 ans, suivi de la mort de la victime.
Exaspéré par les incivilités
Les faits se sont produits vers minuit, dans la nuit du 30 au 31 octobre 2014 à Mimet, près de Gardanne. En butte aux incivilités et provocations d’un groupe de jeunes, qui avaient l’habitude de se réunir le soir autour d’un abribus devant sa maison, Jean Jelencik était sorti armé d’un bâton de marche pour disperser un attroupement d’une douzaine de jeunes. La plupart se sont enfuis, sauf une adolescente de 17 ans qui a tenu tête au retraité. Une bousculade s’en est suivie, qui a entraîné le retour de trois jeunes, pour prêter main-forte à leur copine. D’un coup de poing au visage, Jean Jelencik a été envoyé au sol, où il a subi une grêle de coups de poings et de pieds. Ses agresseurs et les témoins ont pris la fuite. Quatre d’entre eux ont tout de même alerté tardivement les pompiers, après avoir cherché une cabine téléphonique à Gardanne, par souci de ne pas être localisés en utilisant leurs mobiles.
Peines avec sursis pour la plupart
Un grave hématome cérébral a entraîné le décès de la victime deux semaines après. L’enquête et le témoignage de l’un des jeunes du groupe ont abouti aux interpellations des douze protagonistes quatre mois plus tard. La plupart avaient des casiers judiciaires vierges. Au premier procès d’Aix-enProvence, quatre d’entre eux ont été acquittés et huit autres condamnés, essentiellement à des peines avec sursis, soit pour ces violences mortelles en réunion, soit pour non-assistance à personne en danger. Pour l’accusation, Antoine, 16 ans au moment des faits, serait celui qui s’est montré le plus violent avec le retraité. Le bâtonnier JeanLouis Keita assurera sa défense.