École des Moulins : le grand chantier sera achevé en mars
La rénovation en site occupé de l’école élementaire a pris du retard. Une situation imputée à la procédure administrative, explique la Ville. Des parents d’élèves s’en sont émus par écrit
Vue de l’imposante façade extérieure, l’école élémentaire des Moulins, vestige de l’architecture standardisée de la Troisième République, a tout d’un établissement ordinaire. Mais, dès les premiers pas, une subtile odeur de peinture neuve chatouille les narines. Des ouvriers déambulent dans une cour de récréation, dont l’accès a été provisoirement condamné. Puis, sur l’autre flan, des écoliers gambadent dans l’autre cour à côté d’un bâtiment préfabriqué ; le rectangle grisâtre fait office de réfectoire depuis la rentrée. Entamés cet été, les (grands) travaux en site occupé touchent à
(1) leur fin. Pourtant, le rez-de-chaussée de l’un des deux bâtiments – qui renferme plusieurs salles de classes, mais aussi la cuisine, le réfectoire, la salle polyvalente, la bibliothèque, le local du personnel, etc. – est encore plongé dans l’obscurité. « L’électricité n’a pas encore été installée », a expliqué, hier, l’adjointe au maire déléguée aux bâtiments.
« On regrette le contretemps, mais... »
Selon les services municipaux, le chantier sera achevé « au plus tard le 12 mars 2018 », soit plus de deux mois après le délai initial (fin décembre). Une lenteur imputée par les élus à la procédure administrative. « Le marché public de l’électricité sera notifié le 15 janvier prochain, c’est à ce moment que l’entreprise choisie pourra oeuvrer, poursuit Martine Bérard. On le regrette, mais c’est comme ça... Nous avons eu connaissance de ce contretemps à la mi-octobre, et la directrice de l’école a été directement informée. » Mis devant le fait accompli, quelques parents d’élèves s’en sont émus par écrit. La mairie a même reçu, la semaine dernière, une lettre de protestation. « On comprend les difficultés inhérentes au chantier, pousse Yves (2). Mais pour nos enfants, il apporte de vraies nuisances depuis la rentrée. » Il les a toutes listées. Sur son cahier de doléances, les récréations alternées, les nuisances sonores et l’aménagement du service de cantine obtiennent les meilleures notes. « C’est une situation embêtante, surtout au niveau de l’organisation générale, relaie-t-il. Les temps de récréation et de restauration sont raccourcis. Sur les rythmes scolaires, le chantier a une vraie incidence. » Contactée, la directrice de l’école, Guylène Cassarino, dit « faire le maximum » (lire ci-contre). Et la municipalité avance les impondérables de travaux d’urgence, accélérés par la découverte d’amiante à l’été dernier, qui ont coûté plus de 500 000 euros (3). « On en a profité pour réhabiliter davantage que prévu, note Martine Bérard, en pointant la nouvelle cuisine ou encore les nouveaux placards du personnel. Les gamins n’ont pas accès au chantier. Regardez, ils n’ont pas l’air de souffrir. Les conditions de propreté et d’éclairage sont bonnes. Et ils ont un accès direct à la cour où l’emprise du préfabriqué est très faible. Alors oui, c’est un sacrifice momentané mais la municipalité fait du mieux possible en faveur de la scolarité et de l’accueil de tous. Je salue d’ailleurs la directrice et l’ensemble des personnels pour leur travail et leur implication durant ces travaux. » 1. En présence des écoliers. 2. Le prénom a été modifié. 3. Propos tenus sur site par le maire, Hubert Falco, lors de la dernière rentrée scolaire. Contactée à la pause méridienne, la directrice d’école, Guylène Cassarino, défend sa gestion, sans éluder les griefs.
Les travaux ont-ils une conséquence sur la scolarité des enfants ? Non, les travaux n’ont aucune incidence sur le travail pédagogique. Les douze classes sont toutes installées à l’étage. Nous avons aménagé deux récréations de quinze minutes, l’une à heures pour les CP, CE et CE ; à h pour les CMCM. Ça ne pose aucun problème. Pourquoi avez-vous modifié le service de la cantine ? Parce que nous comptons cantiniers ! Nous avons dû créer un deuxième service sur place, Coup de froid au réfectoire Panique à l’école élémentaire. Lundi décembre, jour de fortes précipitations, le réfectoire de fortune (le préfabriqué) était inondé à cause d’infiltrations. « Les petits ont tous mangé à l’école maternelle, mètres plus loin, et ils n’avaient pas de parapluie, signale un parent. Ils ont été trempés toute la journée. Certains ont attrapé froid. » Un déluge géré dans l’urgence. « On a contacté les services techniques dès h pour réparer les fuites, présente la directrice. Ce jourlà, tout le monde a mangé des repas chauds. Et, dès le lendemain, on a réutilisé le préfabriqué réparé. » dans le préfabriqué, pour les CP, CE et CE. Les CM-CM, plus autonomes, déjeunent à l’école maternelle des Moulins, à m. Pourquoi ne pas avoir communiqué le retard aux parents d’élèves ? La nouvelle est tombée quinze jours après le conseil d’école du octobre. Il n’y a donc pas eu d’annonce particulière, mais les parents d’élèves élus sont au courant : nous ne le cachons pas ! Songez-vous à d’autres modifications ? Tout le monde sait qu’on fait le maximum. Ce n’est pas parfait, mais on ne peut pas faire plus. Je n’ai d’ailleurs entendu aucune question sur le bruit ou autre perturbation au dernier conseil d’école.