Ch. Estrosi: «Nous voulons aider la France à s’en sortir»
Réunissant hier soir à Nice des élus et des adhérents de La France audacieuse, le maire de Nice a insisté sur la nécessité de « faire entendre la voix des territoires », qui incarnent le pragmatisme
Christian Estrosi en est persuadé, notre paysage politique, totalement déstructuré, ne redeviendra pas lisible de sitôt. Les partis, juge-t-il, «sont en état de mort cérébrale et ne sont plus que des écuries présidentielles». Quant aux députés, coupés de leurs racines locales par le mandat unique, ils ont perdu à ses yeux beaucoup de leur influence. C’est fort de ce double constat qu’il a lancé, le 10 octobre, avec quelques autres maires LR et centristes (dont ceux de Reims, Vesoul, Le Havre, Toulouse), La France audacieuse. « Pour faire, ditil, entendre la voix des territoires, de la France qui innove, entreprend et contribue à la croissance nationale ».
Un livre blanc
«Un parti girondin, un parti de maires, mais surtout un parti de citoyens désormais, un incubateur d’idées », a précisé hier soir le maire de Nice. Symboliquement, la réunion du mouvement organisée dans sa ville a pris la forme d’une plateforme participative d’échanges, d’une vingtaine de minutes chacun, portant sur la sécurité, l’économie et la santé. «Nous devons peser dans les débats parce que les élus de proximité sont ceux qui contribuent à la croissance du pays. Nous ne sommes ni une écurie présidentielle, ni dans l’opposition, ni dans la majorité, nous voulons aider la France à s’en sortir», a insisté Christian Estrosi lancé, à l’instar de ses collègues présents, dans un plaidoyer pro domo. Cette volonté de peser prendra, dès janvier, la forme d’un livre blanc recensant les meilleures initiatives issues des territoires, qui sera remis au gouvernement. La France audacieuse revendique, à ce jour, environ 200 maires et près de 8 000 adhérents. «Le temps de la politique politicienne et de la critique systématique est révolu, le temps où seule la vie parlementaire composait la vie politique aussi. Nous refusons de nous laisser enfermer dans des positions idéologiques. Etre élu local, c’est être pragmatique. Moi, mon souci est de savoir comment la France va s’en sortir», a encore martelé le maire de Nice.
Une droite de valeurs
Resté muet après l’accession de Laurent Wauquiez à la présidence de LR, il a aussi pris soin de positionner La France audacieuse (qui autorise la double appartenance) par rapport à sa famille des Républicains. En indiquant, sobrement mais fermement, les lignes jaunes infranchissables. La droite qu’il appelle de ses voeux «doit refuser les excès et combattre le FN, ne pas donner de tribune à Sens commun, accompagner l’innovation, ne pas s’opposer systématiquement