« Des objectifs élevés »
Marion Bartoli a expliqué hier que l’idée d’un retour sur le circuit professionnel avait germé en 2016 quand la joueuse alors retraitée a connu « la journée la plus difficile de (sa) vie », privée de double à Wimbledon à cause d’un état de santé alarmant.
Comment est née cette décision ? L’arrêt de ma première carrière en avait été un crève-coeur dans la mesure où je venais de remporter mon premier tournoi du Grand Chelem (à Wimbledon) et où j’avais l’impression enfin de tout maîtriser pour arriver à gagner ces grands tournois, réaliser mes rêves. J’ai dû malheureusement arrêter pour une blessure assez sévère à l’épaule droite qui m’empêchait de continuer à jouer au plus haut niveau. Ça a été très difficile à accepter dans la mesure où tout s’arrêtait d’un coup alors que j’avais encore plein d’objectifs à réaliser. Après, s’il ne m’était pas arrivé ce qui m’est arrivé en (perte de poids spectaculaire et hospitalisation pendant quatre mois et demi à cause d’un virus, ndlr), je ne pense pas que j’aurais eu ce sentiment aussi puissant de vouloir revenir sur les courts. La genèse vient de la journée la plus difficile de ma vie, quand le club de Wimbledon a décidé de ne pas m’autoriser à jouer le tournoi des Légendes parce qu’il pensait que je pouvais faire un arrêt cardiaque sur le terrain et mourir. A partir de ce moment-là, je me suis juré que si un jour j’étais à nouveau en bonne santé, je voulais essayer de revivre ce que j’avais eu la chance de vivre quand j’avais gagné le tournoi. Ce qui m’a sauvée à ce moment-là, c’est le tennis, c’est de me raccrocher aux grands moments que j’ai vécus sur un court, c’est ce qui m’a tenue en vie.
Votre père a longtemps été votre entraîneur. Allezvous travailler de nouveau avec lui ? Sur le plan tennistique, non. Mon papa a toujours une place importante dans toutes les décisions que je prends. Mais ça restera un soutien affectif.
Vous avez évoqué une reprise à Miami en mars, Roland-Garros et la Fed Cup comme objectifs. Vous placez la barre haut... Mi-mars me paraît réaliste par rapport au reste des entraînements à faire et des progrès à effectuer. En tant que compétitrice, j’ai forcément des objectifs élevés. Après, ça reste pour l’instant des rêves. Le plus important pour moi aujourd’hui, c’est de continuer à m’entraîner, à progresser au quotidien, que mon corps soit prêt pour enchaîner les matches.
Comment évaluez-vous votre niveau ? Sur le plan tennistique, je suis à - % de mon niveau de Wimbledon . Physiquement, je pense qu’il me manque % de ce niveau. C’est à la fois pas beaucoup et énormément de travail.