Claire Chazal: «Le Liberté, un théâtre qui vit»
L’ex-reine du journal télévisé prend la présidence d’un théâtre «dynamique et actif». Elle compte mettre toute sa notoriété au service de l’éclat du Liberté «qui en a déjà beaucoup»
La journaliste férue de culture a été élue, ce mardi, à la tête du conseil d’administration du théâtre Liberté à Toulon. Et elle ne compte pas faire de la figuration. Au contraire. Déjà très impliquée dans le milieu artistique, Claire Chazal entend bien jouer de ses contacts et de sa notoriété afin d’en apporter un peu plus à la scène toulonnaise, dirigée par son ami Charles Berling. Retour sur un rôle qui ne devrait pas être secondaire.
Comment cette présidence s’est-elle présentée ? Assez simplement en fait : c’est Charles Berling, que je connais depuis très longtemps, qui me l’a demandé. Marc Thiercelin, le précédent président, souhaitait un peu se désengager. Charles sait que je m’intéresse à son travail de théâtre et, par ailleurs, que je suis déjà au conseil d’administration du théâtre de Chaillot, du Centquatre, au CA du ballet Preljocaj, j’étais aussi CA du théâtre de L’Odéon. J’ai donc déjà touché à tout ça et ça m’intéresse évidemment. Le théâtre Liberté j’y ai fait des colloques, etc. : je trouve qu’ils font des choses absolument formidables, des coproductions passionnantes. Bon nombre de pièces qu’on peut voir à Paris sont créées ici, à Toulon : c’est vraiment un théâtre qui vit. Très dynamique et très actif.
Quel sera votre rôle exactement ? Il faut rester modeste parce que d’abord ce sont des fonctions bénévoles, il faut le rappeler. Être « personnalité qualifiée » dans les conseils d’administration, c’est soutenir la politique de la direction, c’est être là au moment des délibérations des votes, être en appui de la programmation… Mon souhait, c’est d’aider au maximum Charles et Pascale (Boeglin-Rodier, codirectrice, Ndlr) dans leur développement du théâtre Liberté. Comme chacun le sait, ce n’est pas moi qui fais la programmation. Ce n’est pas moi non plus qui gère ce théâtre. Heureusement ! Car c’est un vrai travail à temps plein et, moi, je n’y suis qu’une personnalité extérieure. Mais je peux aider s’ils ont besoin qu’on parle du théâtre, de contact au ministère de la Culture ou encore que je discute avec les élus locaux… Je peux donner mon avis, appuyer et essayer de donner plus d’éclat à un théâtre qui en a déjà beaucoup.
À propos d’élus locaux justement, sur Twitter, le maire Hubert Falco s’est réjoui de votre arrivée, la qualifiant de « chance pour le théâtre Liberté », qui contribuera « au rayonnement culturel de Toulon et sa région ». Qu’en dites-vous ? Je connais Hubert Falco depuis longtemps car je suis journaliste depuis toujours ! C’est très gentil : je sais qu’ils m’ont élue à l’unanimité, ça m’a fait très plaisir. Je suis très touchée par l’accueil et très fière de soutenir ce théâtre. J’en suis très heureuse.
Vous prenez donc la suite du navigateur Marc Thiercelin. Quel est son héritage ? J’ai envie de dire que c’est plus l’héritage de l’équipe de direction. Je ne veux pas du tout mésestimer son travail, mais ce n’est pas avec lui que j’ai eu un contact : j’ai été sollicitée par la direction, que j’appuierai tant qu’elle sera là.
Vous avez déjà participé à une table ronde sur le dépassement de soi au Liberté. Y avez-vous déjà vu un spectacle ? J’y ai vu Vous n’aurez pas ma haine, le spectacle avec Raphaël Personnaz, que j’ai revu après au théâtre du Rond-Point. Mais en général, je vois plutôt les pièces à Paris. Vu du pont (la pièce de Charles Berling, tirée d’une nouvelle d’Arthur Miller et créée au Liberté, Ndlr) par exemple, je l’ai vue à Paris.
Avec ces différents mandats, mais aussi à la télévision ou à la radio, vous vous spécialisez dans la culture… J’ai toujours essayé de mettre en valeur tous les aspects de la culture : sur TF, il n’y avait pas un week-end où je n’avais pas au moins cinq sujets qui concernaient la culture dans les journaux : c’était déjà formidable de toucher ce public large. Et aujourd’hui, il se trouve que la télévision et la radio m’ont offert la possibilité de ne parler que de ça (la journaliste présente l’émission Entrée libre sur France , ainsi que L’Invité culture de Claire Chazal sur Radio Classique, Ndlr), de ce que j’aime. Ça veut dire que je vais voir des choses tout le temps, parfois tous les soirs. C’est ce que j’aime faire : mettre en valeur des artistes, faire découvrir des champs culturels et des univers, transmettre des passions, des connaissances, découvrir moi-même des choses. J’ai la chance aujourd’hui que ce soit mon métier.
Ce qui pourrait vous conduire jusque sur scène ? Je fais un peu de scène de temps en temps, avec des lectures notamment, mais c’est très modeste car je ne suis pas comédienne. Et je ne vais pas me lancer !
Avez-vous eu l’occasion de visiter Toulon ? Aura-t-on l’occasion de vous y croiser ? Mardi, j’ai passé très peu de temps sur place et beaucoup dans les transports ! J’étais coincée dans mon train, en retard, et Charles m’a fait un petit texto pour m’informer de la délibération du conseil : ça m’a consolée de ne pas être là à ce moment-là. Je n’ai pu passer qu’une heure dans ce conseil et je suis restée au théâtre. Donc je n’ai pas visité la ville, mais je la connais déjà. Je n’y ai pas forcément d’habitudes, ni spécialement dans le Var, mais je connais bien la région puisque je vais chaque année au festival d’Avignon, à Aix ou encore à Arles. Au sein du conseil d’administration du théâtre Liberté, je souhaite évidemment être présente : bien sûr qu’on aura l’occasion de me croiser à Toulon !
Mon souhait, c’est d’aider au maximum” Élue à l’unanimité, je suis très touchée”