Var-Matin (Grand Toulon)

Assises des mineurs: six ans pour avoir tué un retraité

La cour d’assises des mineurs du Var n’a pas exclu l’accusé, qui avait 16 ans au moment des faits, de l’excuse de minorité. Deux ans de prison de plus, après l’appel du parquet général

- G. D.

La cour d’assises des mineurs du Var a condamné hier un jeune homme de 20 ans à six ans d’emprisonne­ment, pour avoir frappé à coups de poing et de pied un retraité de 79 ans, le 31 octobre 2014 à Mimet, près de Gardanne, entraînant la mort de la victime quinze jours plus tard.

Excuse de minorité

Pour ces faits, qu’il reconnaiss­ait avoir commis, alors qu’il était âgé de 16 ans, Antoine avait été condamné en février dernier par les assises des mineurs des Bouches-du-Rhône à cinq ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve. Estimant que les jurés aixois n’avaient « pas donné son juste prix à la vie humaine », le parquet général avait fait appel. Dans cette logique, l’avocat général avait requis avant-hier quatorze ans de réclusion criminelle. Une peine qui ne pouvait être infligée que si les jurés varois décidaient de refuser à l’accusé l’excuse de minorité. Cela n’a pas été le cas au moment du délibéré. Ce qui ramenait la peine maximum encourue à dix ans de prison.

Un acte isolé

Abordant la barre la première pour la défense, Me Mathilde Dumoulin s’est attachée à la personnali­té du jeune accusé, à travers ce qu’en avaient dit les profession­nels qui avaient été à son contact. À commencer par l’expert psychologu­e, qui n’avait trouvé aucun trouble psychique chez Antoine. « Il a perdu le contrôle. C’est un acte isolé, dans une évolution normale de la personnali­té. » L’éducateur qui s’était occupé de lui à la prison pour mineurs de la Valentine avait trouvé son profil « atypique » parmi les autres détenus : « une très bonne base éducative, poli, respectueu­x, un comporteme­nt exemplaire. » « Il a un casier judiciaire vierge, a complété Me Dumoulin. Faites confiance aux personnes qui sont passées avant vous. On vous demande de confirmer la peine donnée en première instance, qui était juste et avait un sens. »

« On savait et on n’a rien fait »

Le bâtonnier Jean-Louis Keita ne voulait pas qu’Antoine soit le bouc émissaire du contexte dans lequel les faits s’étaient produits, le soir d’Halloween 2014. Une énième fois cette nuit-là, Jean Jelencik avait été la cible des jeunes des environs. Ils venaient en bandes, et le provoquaie­nt par jeu pour le pousser à sortir de chez lui. Après avoir déposé plusieurs plaintes, le retraité était anxieux à la tombée de la nuit. « Dans ce quartier de Mimet, tout le monde sait qu’il y a un homme qui est victime de vindicte: le maire, les gendarmes, le préfet. S’ils savent, pourquoi n’ont-ils rien fait avant? Est-ce que c’est parce que l’on n’a rien fait depuis des années et des années, qu’il faut s’acharner contre ce petit ? » Pour Me Keita, la violence qui s’était déchaînée pendant une poignée de minutes contre M. Jelencik était «un acte irréfléchi». « Est-ce qu’il faut l’envoyer pendant des années en prison, pour réfléchir à un acte qu’il n’a pas voulu ? » Antoine est incarcéré depuis février 2015. Par le jeu des crédits, il pourrait avoir accompli sa peine à l’été 2019. Son défenseur s’est fixé un objectif : « J’espère que son vingt et unième anniversai­re, en novembre 2018, il le passera dehors. »

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(Photo DR) er (Photo DR) (Photo P. Blanchard) Le bâtonnier Jean-Louis Keita a pointé les carences des pouvoirs publics dans cette affaire. Pas de feux d’artifice ni de pétards les ,  et  décembre, les  et  décembre et les et  janvier . Selon une étude sortie hier soir, même % des...

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