« Un abîme de douleur » aux obsèques des enfants de Millas
Les yeux rougis par les larmes, les chants d’enfants puis le silence total : la petite commune de Saint-Feliu-d’Avall a été plongée dans « un abîme de douleur », hier, lors des obsèques de ses collégiens tués dans le drame de Millas. « Votre départ laisse un vide cruel dans le coeur de vos parents et de tous vos proches. Rien ne viendra combler ce vide. Votre départ a été brutal et votre vie leur a été arrachée si violemment » , a déclaré l’évêque de Perpignan au début de la cérémonie religieuse. Alan, Loïc, Diogo et Teddy: les cercueils blancs de quatre garçons reposaient dans la salle polyvalente de SaintFéliu-d’Avall, où le temps s’est arrêté, à 16 h 03 le 14 décembre, au moment de la collision entre l’autocar scolaire et un train régional. « Votre mort plonge vos parents et vos amis dans l’incompréhension, dans un abîme de douleur mais aussi dans la colère, avec cette question: pourquoi? », a lancé Mgr Norbert Turini, au lendemain de la mise en examen de la conductrice du car pour homicides et blessures involontaires.
« La France se tient à leurs côtés »
Dans le village balayé par un vent froid, plusieurs milliers de personnes ont assisté, la plupart devant un écran géant, au dernier hommage du village dont toutes les jeunes victimes étaient originaires. « Rien ne pourra consoler l’immense détresse des familles frappées par la perte d’un enfant », a déclaré le président Emmanuel Macron par la voix du préfet des Pyrénées-Orientales. « Je veux assurer aux familles et à leurs proches que la France entière aujourd’hui se tient à leurs côtés dans la tristesse et la douleur », a-til promis. Des chants d’enfants vêtus d’aubes blanches ont résonné, avant que le curé de Saint-Féliu n’égrène les prénoms des six collégiens tués à Millas, dont quatre étaient inhumés hier. « Je vous remercie de vous faire si proches d’eux, officiels, proches, et vous les camarades du collège venus si nombreux », a dit l’abbé Benoît de Roeck, avant d’adresser des pensées à « tous les blessés ». Le pronostic vital de cinq enfants reste engagé. L’abbé a aussi évoqué Ophélia, inhumée lundi, et Younès, dont les obsèques ont eu lieu mercredi. A côté des quatre cercueils et des couronnes de fleurs blanches, la photo de Younès, de confession musulmane. Quelques centaines de personnes se sont rassemblées dans l’après-midi à la mosquée de Perpignan, en mémoire des « anges perdus », selon le président du lieu de culte, Salim Bencheikh.