Rouge et noir... et désormais Bleu
Le manager toulonnais rejoindra très vraisemblablement Jacques Brunel, nommé aujourd’hui à la tête de l’équipe de France, dans son staff, tout en conservant ses prérogatives au sein du club varois
C’est aujourd’hui que doit être annoncé le nouveau staff de l’équipe de France, emmenée par Jacques Brunel, le successeur de Guy Novès débarqué. Fabien Galthié, le manager du RCT, aurait en charge le jeu des trois-quarts.
Je ne suis pas concerné », avait-il claironné, sans rire, lors d’une récente conférence de presse. Fabien Galthié, dont le nom, avec d’autres, avait filtré à propos de l’équipe de France, affirmait haut et fort que les Bleus n’étaient pas faits pour lui. Les yeux dans les yeux, sa déclaration transpirait la même franchise que celle de Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget, devant les députés de l’Assemblée nationale au sujet de comptes cachés à l’étranger. Mais entre le démenti officiel et la réalité, il y a tout un monde fait de transactions, de compromis, de concessions, de reniements, de faux-semblant, de volte-face. Tout un travail en coulisses, qui donne d’ailleurs aux fameuses et fumeuses valeurs du rugby un sacré coup de vieux.
Fabien Galthié bon pour le service
Jacques Brunel est appelé ce jour à succéder à Guy Novès – ce dernier, comme d’ailleurs ses adjoints Yannick Bru et Jeff Dubois, ne seraient toujours pas officiellement informés – à la tête de l’équipe de France pour préparer la prochaine coupe du monde, qui se déroulera au Japon en 2019. L’actuel manager de Bordeaux-Bègles sera épaulé par Fabien Galthié, qui a finalement accepté de le seconder et sera en charge des trois-quarts. Sébastien Bruno, l’ancien talonneur toulonnais aujourd’hui au LOU, s’occuperait de la mêlée, et Julien Bonnaire, sans fonction chez lui du côté de Bourgoin, de la touche. Bernard Laporte, qui a géré curieusement cette affaire, aurait laissé entendre, hier après-midi, que ce scénario n’était pas encore confirmé, mais très possible. De fait, si le manager toulonnais a donné son accord pour les Bleus – il sera libéré lors du Tournoi des VI Nations et pour la tournée d’été –, l’ancien talonneur de Pau, qui a été entraîné par Jacques Brunel, avaient encore « des détails à régler », tard hier soir. Mais selon nos informations dignes de foi, le technicien lyonnais qui, à ses débuts, a travaillé au RCT avec Eric Dasalmartini, sera libéré par le club lyonnais pour faire ses piges. Julien Bonnaire, l’un des joueurs les plus intelligents en touche (l’équivalent de Juan Martin Fernandez Lobbe à Toulon) a pris conseil et le temps de la réflexion avant de donner son accord. À ce jour, aucun accord contractuel n’a été passé entre la FFR et les clubs qui mettent à disposition leurs techniciens. Mourad Boudjellal a toujours dit qu’il libérerait son entraîneur – comme beaucoup, il a dans son contrat une clause libératoire – si c’était dans l’intérêt de l’équipe de France. Pour autant, et toujours selon nos sources fiables, le président du RCT, joint par Bernard Laporte hier matin, n’avait toujours pas été informé par son salarié en début de soirée, hier.
Difficile d’être juge et partie
Concrètement, que va changer pour les Rouge et Noir, la nomination de Galthié au sein du staff technique de l’équipe de France ? Déjà consultant sur France Télévision et collaborateur au journal L’Équipe, Fabien Galthié, qui connaît jusqu’à présent quelques difficultés pour mettre son plan de jeu collectif en place dans le club varois, va jouer gros avec le XV tricolore. Le challenge à relever ne semble pas lui faire peur. Et même s’il n’était pas le premier choix de Laporte (le Clermontois Franck Azéma a décliné l’offre, de même que le Seynois de La Rochelle Patrice Collazo), Galthié, le protégé de Brunel, va devoir faire feu de tout bois pour être à la hauteur de ses tâches multiples. Outre le sélectionneur et ses adjoints occasionnels, le successeur de Pierre Camou souhaite également associer d’autres entraîneurs du Top 14 pour travailler avec les Bleus. Un fonctionnement qui ne paraît vraiment pas évident, comme le laissaient entendre nombre de coaches français, hier, mais aussi des internationaux tricolores toujours « d’active ».