De gare en gare l’histoire du rail se raconte
On passe à côté sans même plus y porter attention. Et pourtant, les anciennes gares et haltes encore debout et édifiées au début du XXe siècle de l’aire toulonnaise sont les témoins du boom du rail à cette époque. Avant que naisse la SNCF, deux compagnies
La relation que le bassin hyérois entretient avec ses trains, c’est un peu « je t’aime, moi non plus ». Après avoir longtemps rechigné à voir le chemin de fer débouler dans leur cité, alors que Toulon était relié à la capitale dès 1859 par la ligne Paris-Lyon-Méditerannée, les Hyérois vont mettre près de vingt ans avant d’assister à la première entrée d’une locomotive dans la gare actuelle – sa configuration a évolué depuis. Nous sommes en 1875. Avant cette date, les passagers désireux de rejoindre la future cité des Palmiers devaient descendre à la gare de La Pauline-Hyères (d’où son nom), et poursuivre leur route en voiture à cheval. Huit kilomètres qu’ils mettent près de 45 minutes à parcourir : la faute à un long combat que la compagnie PLM gagne au bout de nombreuses années face aux grands propriétaires terriens (lire ci-dessous).
Le rendez-vous manqué
Ils font capoter le projet de passage de la ligne reliant Paris à Nice par Hyères, avec prolongation vers Solliès-Pont via la vallée de Sauvebonne. Le projet évoqué dès 1851 ne voit jamais le jour : la future grande ligne passera bien par Solliès-Pont, mais en évitant Hyères. Nice est raccordée à Paris en 1864. Il faudra vingt ans pour qu’une voie unique comble les quelques kilomètres séparant la Pauline de la gare de Hyères nouvellement construite. La faute, une nouvelle fois, à des propriétaires terriens peu conciliants (ci-dessous). La ligne est ensuite prolongée de plusieurs kilomètres supplémentaires afin de desservir la « plage d’Hyères », ainsi que les Salins (1876). Enfin, une nouvelle ligne raccorde Hyères à Saint-Raphaël en 1890, puis Hyères à Toulon par la côte en 1905. Le « Macaron » ou « train des Pignes », comme il est appelé à l’époque, voit le jour sous l’impulsion de la Compagnie des Chemins de fer de Provence. Nous y reviendrons dans de prochaines éditions. Aujourd’hui, présentation du PLM, avec la participation d’Hubert François, ancien président de la Société hyéroise d’histoire et d’archéologie, membre de l’académie du Var.