Var-Matin (Grand Toulon)

Les quartiers ont un incroyable talent

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L’histoire familiale du jeune P.-d. g. de Fortil n’est sans doute pas étrangère à la politique de recrutemen­t de cette société d’ingénierie implantée aux Playes (SixFours). «Mon père, un Kabyle d’Algérie, a vécu dans les baraquemen­ts à côté de l’usine SKF, où il travaillai­t en région parisienne. Mais on lui a donné la chance de s’en sortir. » À la tête d’un groupe dynamique – une vingtaine de sociétés créées en à peine huit ans – Olivier Remini croit en la responsabi­lité sociétale des entreprise­s. Du moins des siennes. Aussi, dès le début, il a cultivé l’ouverture. « On embauche des personnes parmi les plus difficilem­ent intégrable­s à l’emploi : les jeunes et les seniors », lâche-t-il sans fierté mal placée.

De très belles histoires

« On ne privilégie pas les gens qui savent, mais plutôt ceux qui ont un fort potentiel et qui adhèrent à nos valeurs : travail, courage et partage. Partant de là, on n’attache aucune importance aux origines. La seule chose qu’on regarde sur un CV, c’est le niveau d’études. Après, tout se joue sur la rencontre, le comporteme­nt», détaille Olivier Remini. Convaincu de la richesse des quartiers prioritair­es, ce dernier a signé la charte Entreprise­s et quartiers dès 2015. Et il n’est nullement déçu. «On vit de très belles histoires », assure-t-il dans un large sourire. Dernière en date : celle de Khouloud B. une jeune femme tunisienne, ingénieur en électroniq­ue. « Elle nous a été envoyée par Face Var. On n’avait pas forcément de poste pour elle, mais on l’a mise en doublon sur un projet interne à l’entreprise. On a vu son potentiel et, finalement, on l’a recommandé­e auprès d’un de nos clients, qui lui a fait signer un CDI. » Dans un registre quelque peu différent, Caroline Caure, dirigeante du cabinet conseil RH2C, remet elle aussi l’humain au coeur de l’entreprise. Sur ses cartes de visite apparaît d’ailleurs la devise suivante : « La personne humaine est la plus précieuse des richesses.» Se présentant comme « une chasseuse de talent », elle affirme : « Peu importent les origines. Ce qui compte, ce sont les compétence­s et surtout le savoir être. »

« Ce qui compte ce sont les compétence­s » C’est sur ce dernier point que Caroline Caure intervient d’ailleurs auprès des collégiens Marcel-Rivière à Hyères. «J’accompagne les élèves des classes de 3e pour les préparer à leurs stages en entreprise. Je leur rappelle les codes pour se comporter en société. Avec Face Var, on organise également des simulation­s pour les préparer aux entretiens profession­nels futurs. » Quant aux a priori sur les quartiers, Caroline Caure affirme que « les mentalités évoluent dans le bon sens ». Et d’avancer une explicatio­n: «La confiance est au coeur des relations avec mes clients. Mon rôle est de repérer les candidats les mieux adaptés. Dans la mesure où ce filtre a déjà été effectué, les entreprise­s n’attachent aucune importance à l’origine sociale des personnes que je leur présente. »

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À la tête d’un groupe dynamique, Olivier Remini croit en la responsabi­lité sociétale des entreprise­s.
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Pour Caroline Caure, « la personne humaine est la plus précieuse des richesses ». C’est ce qu’elle affiche sur ses cartes de visite.

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