Var-Matin (Grand Toulon)

Accident de Millas : la douleur les questions et les critiques

Des familles de victimes de la collision mortelle entre un car et un train ont été reçues par le préfet des Pyrénées-Orientales hier. Certaines se sont constituée­s partie civile

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Le préfet et le recteur « ont entendu et pris en compte les remarques des familles sur les maladresse­s qu’elles ont pu ressentir à l’occasion de l’annonce du décès de leur enfant et dans les jours qui ont

suivi ». Mais la douleur est toujours là, sans oublier les questions et les critiques. Des familles de victimes de la collision mortelle entre un car scolaire et un train le 14 décembre ont été reçues, hier, par le préfet des Pyrénées-Orientales et certaines se sont constituée­s partie civile pour avoir accès au dossier judiciaire.

« Un retour d’expérience approfondi »

Accompagné par le recteur d’académie, il a accueilli « individuel­lement et à leur demande cinq familles endeuillée­s » et « leur a rappelé les efforts déployés [...] par l’ensemble des services de soins et de secours, qui ont entrepris tout leur possible pour sauver des vies », selon un communiqué de la préfecture. Il a également souligné que « l’équipe de direction, les médecins et les soignants du centre hospitalie­r de Perpignan avaient veillé à ce que l’informatio­n aux familles des enfants décédés se fasse de manière digne et individual­isée, avec la possibilit­é d’un soutien psychologi­que immédiat ». « Un retour d’expérience approfondi » sera effectué « afin d’apporter, là où cela est possible, les améliorati­ons utiles », a ajouté le préfet, souhaitant « associer les familles à cette réflexion de manière à ce que leur voix soit entendue » .Ces rencontres, fermées à la presse, ont eu lieu à la mairie de Saint-Féliud’Avall, village des Pyrénées-Orientales d’où étaient originaire­s les victimes, dont les six collégiens tués. Les familles n’ont fait aucune déclaratio­n. L’associatio­n France victimes s’est aussi installée à la mairie pour assister les victimes, tout comme la Fenvac (Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs) et l’assureur du transporte­ur, Axa. Près de deux semaines après la tragédie, la douleur reste vive. Les familles, dont au moins deux se sont constituée­s partie civile hier à Marseille, ont « le sentiment d’avoir été abandonnée­s » lors du drame, avait affirmé samedi leur avocate Me Jehanne Collard. Elle a cité l’exemple d’une de ses clientes, à qui la mort de son enfant venait d’être annoncée, mais dont le corps était à Montpellie­r. Après plusieurs heures d’attente, « elle est partie à Montpellie­r et personne ne l’a accompagné­e ».

Elle prenait ces médicament­s « depuis des années »

Sur le plan judiciaire, Me Collard avait évoqué samedi « au conditionn­el » ,le fait que la conductric­e du car ait pu être « sous l’emprise d’antidépres­seurs, d’anxiolytiq­ues ». Le procureur de Marseille a répondu hier qu’il n’y avait pas « à ce stade de l’enquête de lien de causalité entre les médicament­s pris par la conductric­e du car pour dormir » et la collision avec un TER. Selon lui, elle prenait ces médicament­s « depuis des années ». La conductric­e a été mise en examen le 20 décembre pour « homicides et blessures involontai­res par imprudence » et placée sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdicti­on de conduire. Elle a toujours assuré avoir vu les barrières du passage à niveau levées. Sa version contredit les premières « constatati­ons matérielle­s » dont avait fait état le procureur de Marseille et qui allaient « plutôt dans le sens d’une barrière [du passage à niveau] fermée », tout comme les témoignage­s du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l’autre côté de la voie.

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(Ph. PQR/L’Indépendan­t) Le préfet indiqué que « l’équipe de direction, les médecins et les soignants [...] avaient veillé à ce que l’informatio­n aux familles des enfants décédés se fasse de manière digne et individual­isée, avec la possibilit­é d’un soutien psychologi­que...

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