Poste frontière dans la vallée de La Roya () : des policiers sur le flanc
Un étrange virus contamine des policiers de la PAF (police aux frontières) depuis une semaine dans la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes). « Une trentaine sur
quatre-vingts, selon Jean-Luc Chaudron, le délégué du syndicat Unité SGP, sont à
bout, ils en burn-out » et ce n’est pas fini. Interdits de grève, ces fonctionnaires sont en arrêt maladie pour protester contre leurs conditions de travail plus que spartiates au poste de contrôle de Fanghetto. 24 heures sur 24, des policiers contrôlent les flux migratoires avec, comme seul abri, un préfabriqué sans toilettes ni eau courante. Ils étaient onze sur une brigade de douze à être absents mercredi et jeudi. Hier, la brigade qui prend son service pour le weekend était également décimée : « Douze sur quatorze étaient malades », précise Jean-Luc Chaudron, alors
que les négociations se poursuivent avec la direction régionale de Marseille. « Le mouvement est parti de la base, rappelle le délégué
syndical. L’idée de mettre un bus aménagé à disposition a été refusée. Mes collègues veulent un abri tout équipé comme celui qui a été installé à La Turbie. »
Le flux des migrants ne se tarit pas
Hier, la température de l’air à Fanghetto frôlait le zéro. Et le flux de migrants ne se
tarit pas. « Nous étions à 36 000 personnes renvoyées en Italie l’an passé, dans le cadre de l’État d’urgence. 50 000 cette année », rappelle Jean-Luc Chaudron. Des policiers de la brigade ferroviaire et de l’unité judiciaire ont remplacé leurs collègues absents. « Ils ont très vite compris dans quelles conditions difficiles travaillaient leurs collègues », ironise le syndicaliste.