« En mode Barbarians »
À défaut d’avoir pu préparer au mieux ce match du bout de l’an, Fabien Galthié espère que l’esprit commando joyeux des Barbarians animera son groupe dans la ville rose
Pas de repos pour les braves! En retrait du terrain depuis deux saisons, Fabien Galthié avait presque oublié les cadences infernales du Top 14. À la veille d’un nouveau match « en pleines fêtes », au moment où tout le monde se retourne vers sa famille ou va chercher un surcroît d’énergie à la neige ou au soleil, lui se retrouve coincé entre ombre et lumière, et même en plein dans la tourmente médiatique. Grippé depuis la semaine dernière, le coach n’a pas vraiment coupé avec ses obligations sportives pour Noël. Deux jours à peine pour se ressourcer auprès des siens, dans le Lot, téléphone portable éteint. Et au moment de se reconnecter, un vrai feu d’artifice de messages et d’appels. Galthié ne s’en plaint pas. Mais il relève : « J’ai l’impression que tout s’enchaîne très vite, sans répit. C’est lourd... » Tout est effectivement allé très vite cette semaine où il a clarifié sa situation et rappelé ses obligations envers Toulon. Entre les supputations multiples et déjà avariées qui l’ont envoyé avec l’équipe de France, et la préparation en accéléré du match à Toulouse, Galthié n’a guère eu le temps de souffler : « C’est un déplacement qu’on a très peu préparé (un seul entraînement jeudi plutôt léger et un entraînement hier en marchant, Ndlr). C’est très inconfortable, mais c’est bien aussi quand ça varie. Là, ça ressemble un peu à un match de Barbarians », essayait de plaisanter le manager du RCT pour reprendre un peu de hauteur. À défaut d’avoir pu faire l’apéro avec ses joueurs et même un gueuleton en ville comme il l’avait envisagé, Galthié va donc essayer d’aborder ce match «en mode Barbarians »... Tout un programme qu’il faudra vraiment optimiser pour espérer ramener des points de la ville rose.
« Tous les points vont compter »
Ce n’est pas au Columérin qu’on va l’apprendre : «Le Stade? Je n’y ai jamais joué. Mais c’est mon histoire, mon enfance, J’ai commencé le rugby à côté, à Tournefeuille, club créé par mon père en 1977. Puis j’ai découvert le haut niveau en regardant le Stade toulousain des années 80, qui était déjà une équipe rivale du RCT. C’était le rugby d’avant, mais Toulouse est resté une place forte du rugby français. Je pense qu’ils ont fait un bon recrutement (Dupont, Ramos, Holmes, Kolbe...). Ils ont aussi des jeunes qui sortent. On dirait que ce qu’ils font aujourd’hui est plus homogène, plus consistant. On a eu du mal au match aller. On a été mené 10-0 avant de revenir dans la partie. C’est une équipe bien en place. On s’attend à un match difficile face à une équipe solide. Forte sur les bases, en mêlée, en touche, sur la puissance... » Discours rodé, et récurrent en Top 14, où la moindre faiblesse se paie cash, surtout quand on aspire au haut du tableau. Toujours à la recherche de sa meilleure formule, et d’une plus grande efficacité, Galthié a de nouveau mis l’accent sur la défense Rouge et Noire, encore trop souvent chancelante : «On a fait trop de fautes face à Oyonnax. Mais on y travaille. On a un problème de respect de procédures... » Mais il sait que le temps, qui file et le contraint, va maintenant lui être compté. Le moment est venu de trouver la bonne carburation : « Maintenant, on est sur la phase retour. Tous les points vont compter. Ce serait une bonne idée d’en ramener », convient-il facilement après cette folle semaine du bout de l’an.