Gare à la drague physiologique !
Il est à craindre qu’au terme de ces fêtes de moins en moins religieuses et de plus en plus commerciales, l’exclient roi perde complètement son mystère. Car les publicitaires sont en train d’équiper les vitrines des magasins de caméras, de capteurs et de thermomètres capables de les renseigner sur les réactions émotionnelles et rationnelles des acheteurs potentiels. L’activité des globes oculaires, la reconnaissance des expressions faciales évoluant entre sourire et moue, le degré de transpiration et l’activité cérébrale informeront en temps réel fabricants et détaillants de l’intérêt porté à leurs produits. Mais le principal danger résidera ailleurs. Comment la secrétaire d’État qui s’est donné pour mission de faire rentrer sous terre les Don Juan de bas étage, sanctionnera-t-elle les pseudos cliniciens usant de « la drague physiologiques » ? Exemples : « Mademoiselle, depuis que je vous suis, votre température est passée de , à ,. Vous ne pouvez donc nier que je vous plais ». Ou bien avec davantage de classe « Madame, les perles de sueur qui tressent un collier à vos doigts attestent que je ne vous suis pas indifférent ». À quoi l’interpellée répondra à l’effronté « Monsieur, mes cadrans personnels faisant état d’un ralentissement de mon pouls et d’une baisse de ma tension artérielle, je vous ordonne de passer votre chemin ! »