L’Africa Eco Race à Menton avant le grand périple
Cent véhicules engagés dans ce rallye-raid ont été contrôlés techniquement et administrativement hier au stade Rondelli. Jean-Marie Bigard, l’humoriste et parrain de l’épreuve, était sur place
De la boue et des crevasses. À mesure que les véhicules truffés d’autocollants débarquent, le stade Rondelli se défigure lentement. Le temps de quelques heures, il est la base arrière de l’Africa Eco Race, un rallyeraid international. C’est ici que motos, camions et voitures se regroupent avant de parader sur le port Hercule à Monaco(1) et d’embarquer pour le continent africain. Là aussi que les vérifications administratives et les contrôles techniques sont réalisés. Sous le chapiteau blanc, les véhicules sont en file indienne. Aucun des 100 engagés n’échappe à l’oeil acéré des commissaires techniques. « Les arceaux, les sièges, l’extincteur, le réservoir de carburant, les filets de protection… Il y a une vingtaine de points scrutés, relate Jean-Claude Painchault, l’un d’entre eux. On peut refuser un véhicule si la sécurité n’est pas optimale. »
« Un acte d’amour quotidien »
Dans le parc, ça cause en moult langues. Les curieux mitraillent les véhicules pour des clichés souvenirs. Les plus petits se comparent aux tailles démentielles des roues de camions. Des membres du staff prennent les mesures en hauteur de l’un d’entre eux. « Trois mètres trente ! Lorsqu’ils seront stockés dans le ferry, ça se joue à quelques centimètres près », souffle un membre de l’organisation. Les 185 participants embarqueront ce soir à Sète. Direction le Maroc, l’un des trois pays traversés au cours des douze étapes. Julie Vanneken, l’une des rares femmes engagées en « malle-moto » sera de la partie pour la deuxième fois. « Je ne suis pas capable de changer un moteur mais un injecteur, une chaîne, ça me parle, confie cette vendeuse de moto de 33 ans. Mais je compte sur la solidarité sur le parcours. Je participe pour financer la recherche de la sclérose en plaque. » À quelques mètres de là, le parrain de l’épreuve, JeanMarie Bigard, fait aussi dans l’humanitaire. L’humoriste, à la légendaire repartie « poétique », a accepté l’invitation de Jean-Louis Schlesser, six fois vainqueur et directeur de la course, à une condition. « Il va me rapporter un put… de camion rempli de bouchons bleus, confie la personnalité, parrain de l’association Bouchons d’amour. Avec ces morceaux de plastique, on a déjà financé trois millions d’euros de fauteuils. On transforme cette épreuve en un acte d’amour quotidien. » 1. Ce matin, de 9h à 11h sur le quai AntoineIer du port Hercule à Monaco.