«Pas de bottes de sept lieues: il faut avancer pas à pas»
Philippe Leroy, psychothérapeute à Toulon
Philippe Leroy est psychothérapeute, spécialiste de l’hypnose. Il accompagne notamment des personnes qui cherchent à apporter des modifications à leurs vies.
Pourquoi prend-on de bonnes résolutions en début d’année ? Le début de l’année, c’est un changement de cycle : on part sur de nouvelles bases, car qui dit fin de parcours, dit nouvelle étape. Le début de l’année est une sorte de déclencheur. Mais c’est aussi une tradition, quelque chose d’induit par la société, pas forcément avec un fondement.
Mais d’abord, c’est quoi une bonne résolution ? C’est la volonté de changer quelque chose qui pose problème. Il y a les bonnes résolutions, qu’on a réfléchies en amont et qui ont plus de chances d’aboutir ; celles qui, au contraire, n’ont pas fait l’objet d’un travail préalable et qui ont assez peu de chances de succès ; enfin, celles qu’on prend dans l’urgence et qui ont besoin d’actes immédiats pour réussir. Comment s’y tenir ? On prend une bonne résolution parce qu’on a une souffrance dans un domaine donné. Si la « bonne résolution » allège une souffrance, mais en amène une autre, ça ne peut pas marcher. Il ne faut donc pas commencer trop fort, ni se martyriser. Au contraire, il faut trouver une satisfaction, avoir une marge de progression et ne pas attendre de résultats immédiats. On n’a pas des bottes de sept lieues : il faut avancer pas à pas.
Et si on n’y arrive pas ? Une chose est sûre : dans ce cas, il ne faut pas se culpabiliser parce que ça ne sert à rien. Ensuite, si on n’y arrive pas, c’est peut-être que ce n’était pas le bon moment, ou qu’on s’est fixé des objectifs trop hauts : on a alors une sensation d’échec et on risque de se trouver toutes les raisons de ne pas continuer. Pour y arriver, on peut aussi se faire aider, se faire accompagner.