Var-Matin (Grand Toulon)

Affluence touristiqu­e pour les fêtes: forza Italiani! D’où viennent-ils? Plus nombreux, vraiment ? Pourquoi la Côte ? Et ça se passe bien ?

On entend sur la Côte d’Azur un fort accent italien depuis Noël. Nos voisins transalpin­s sont de retour en force, toujours plus sensibles aux charmes de nos régions. Un atout économique majeur

- (Photos Sébastien Botella) CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Ils sont comme de chers cousins, loin des yeux mais près du coeur, que l’on revoit pour les fêtes avec un plaisir partagé. Comme un rituel immuable qui, cet hiver, semble d’autant plus palpable sur la Côte d’Azur. « Ils », ce sont bien sûr les touristes italiens, dont le parler musical et le sourire contagieux ensoleille cette fin d’année. « Ils sont là, et ils sont revenus en force!», s’exclame René Colomban, président du syndicat des plagistes niçois et de leur fédération nationale. Retour en force, un an après le reflux touristiqu­e post-14 Juillet, il est impossible de les rater. Nos voisins transalpin­s ont débarqué au lendemain de Noël, et devraient rester jusqu’à l’Épiphanie. Un gage de fidélité à la Côte d’Azur. Et une aubaine pour son économie. Proximité oblige, le nord de la Botte est, de loin, le plus représenté. Roch-Charles Rosier, directeur d’un centre commercial des Alpes-Maritimes, voit revenir la clientèle «qui a une résidence secondaire et vient de Milan ou Turin, pour les fêtes comme à Pâques. Mais aussi la clientèle de proximité, venue de Vintimille ou d’Imperia. » Ligurie, Piémont, Toscane, ÉmilieRoma­gne... Par la route, l’éventail est large. Pour Agostino Pesce, président de la chambre de commerce italienne Nice - Sophia Antipolis Côte d’Azur, ses compatriot­es ne rechignent pas à venir de Florence (420 km) ou même Venise (570 km). « Sans parler des avions ! Du coup, les touristes viennent de toute l’Italie. Dans une période où l’on a peur de voyager, les Italiens privilégie­nt les régions frontalièr­es. On y observe une très forte présence. » L’heure des bilans attendra la fin des vacances. Mais « une belle clientèle italienne est attendue », atteste Denis Cippolini, porte-voix des hôteliers niçois. Ces derniers sont « en train de vivre l’un des meilleurs hivers des vingt-cinq dernières années. On estime le taux d’occupation de 3 à 5 points au-dessus des saisons précédente­s. » Une vague portée par les Russes, Américains, Japonais... « et bien sûr Italiens ». Selon Agostino Pesce, le tourisme en hôtel ou chambre d’hôte n’explique pas tout. «La part d’immigratio­n augmente. Beaucoup de résidences secondaire­s sont devenues des résidences principale­s pour des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans. Et on voit de plus en plus de familles rejoindre des Italiens qui travaillen­t sur la Côte d’Azur.» D’autant que, cet hiver, le calendrier joue en sa faveur. Du 26 décembre au 7 janvier, les Italiens ont le temps de profiter. Un simple regard à l’horizon et au Maddalena, Margherita et Maurizio séjournent dans un hôtel cagnois. Hier, à Nice, ils comptent parmi les nombreux Milanais venus profiter de la promenade des Anglais. ciel azur pourrait suffire. Mais l’explicatio­n serait un brin réductrice. « Ils aiment la beauté, la luminosité de notre région », constate René Colomban, avant de compléter: « C’est une belle destinatio­n pour eux. Ils viennent à la plage, se baladent sur la Prom’, dans les parcs, dans les boutiques... » Promenade des Anglais, marché de Noël niçois, centre-ville antibois et cannois, Saint-Paul-de-Vence, Eze, Monaco et autres merveilles de Provence... Agostino Pesce liste leurs « spots » privilégié­s. « L’avantage ici, c’est qu’ils se sentent à la fois chez eux et dépaysés. Que ce soit sur le bord de mer ou dans un village plus typique comme Saint-Paul. » «Ce sont de très bons clients. Avec une prédilecti­on pour les achats textiles, alimentair­es et les parfums», observe Roch-Charles Rosier. Selon Denis Cippolini, « les Italiens ont un fort pouvoir d’achat. Ils aiment la fête, aiment bien vivre. On les retrouve dans les hôtels, les nightclubs, les plages et les musées.» Agostino Pesce nuance cette force de frappe financière : « Ils n’ont pas le pouvoir d’achat d’un touriste russe... Mais par rapport aux autres Européens, ils consomment en plus grande quantité. » Voilà pour le portefeuil­le. Quant à l’attitude? Là encore, les profession­nels se montrent louangeurs... avec parfois une pointe d’ironie. « Ils sont très chaleureux avec notre personnel. Ils ont le contact facile, voire tactile », s’amuse Denis Cippolini. «En général, ce sont des gens charmants, complète René Colomban. Ils aiment les bonnes choses, la bonne chaire. » Et ils aiment le faire savoir, feront valoir certains. « Bon, quand ils sont nombreux, ils parlent un peu fort... mais c’est une belle langue. Et puis ce sont nos cousins ! »

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